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Peu de personnes conservent le catalogue d'une vente qui s'est accomplie; quelques rares amateurs seulement les gardent en y faisant mettre les prix; nous avons cru opportun de relever dans les ventes Robert Tumer et A. -F. Didot, les articles les plus importants, ceux qui ont été payés 1,000 fr. au moins et parfois 20,000 et 30,000. Nous y avons joint quelques succinctes indications bibliographiques, et le relevé des prix auxquels certains de ces exem- plaires avaient déjà été adjugés dans des ventes antérieures. Il y a là des exemples frappants d une progression toujours croissante. Nous ne voulons pas condamner les élans» parfois exagérés sans doute, de la bibliomanie ; nous pensons qu'ils s'égarent souvent, mais nous comprenons l'émulation fiévreuse de la rivalité de6 enchères; nous prenons part à la joie de l'amateur qui, plaçant sur ses rayons un volume — 7 — convoité avec ardeur, s'écrie : « Je l'ai payé un peu cher, mais il est à moi. » Ce qu'il faut re- connaître aussi, c'est qu'aujourd'hui pour devenir possesseur d'un livre vraiment précieux et d'une condition exceptionnelle, il faut posséder une grande fortune, il faut figurer parmi les princes de la finance. I La mode dicte ses lois pour le choix des livres comme pour la toilette des élégantes ; elles sont sans appel ; depuis quelques années, en ce moment surtout, elle a pris sous sa protection certains genres de volumes que nous allons passer rapidement en revue. D'abord les livres illustrés par dliabiles artistes du XVI II® siècle : Eisen, Gravelot, Marillier, Moreau ; longtemps dédaignés, ces volumes sont aujourd'hui l'objet des plus ardentes convoitises; les* gravures sont tout, le texte ne compte pas ; les vers de Dorât, la prose de Marmontel se pla- cent dans les bibliothèques d'élite, pourvu que des estampes les accompagnent; nous citerons quelques exemples de cet engouement ; il a pro- voqué un très-bon travail de M. Henri Cohen : Guide de V amateur de livres à figures et à vi- — 8 — gnettes du xviix*' siècle, ouvrage si bien accueilli, que trois éditions successives, de plus en plus augmentées ont rapidement vu le jour (i); une quatrième revue et encore accrue devient nécessaire. Pour montrer quelle est la passion qui domine en ce genre, nous mentionnerons le Temple do Gnide de Montesquieu. L'édition gravée, 1772, valait 6 ou 8 fr., il y a vingt ans; le Supplément au Mamel du libraire^ rédigé par MM. P. Des- champs et G. Brunet, nous apprend qu'un exem- plaire est porté à 4,000 fr. au catalogue do MM. Morgand et Patout; un autre a été payé 7,900 fr., vente B. Martin en 1877; un troisième avec les dessins de Moreau a été cédé de gré à gré au prix de 10,000 fr. (2). Les éditions originales de nos auteurs classi- ques trop longtemps dédaignées, sont devenues indispensables dans tout cabinet d'élite. Nodier fut un des premiers à s'en occuper ; il possédait en .ce genre le Télémaque, les Provinciales , les Mcucimes de La Rochefoucauld, la Druyère, les Satires de Boileau, et il ne se trompait pas lors- qu'il disait : tf Ce genre de collection, encore peu » à la mode, attirera tôt ou tard l'attention des 9 amateurs les plus délicats; » il ajoutait avec (i) La 3* eâ\i\tm, Paru, RimguctU, fUjCjUranà in H', X/X ot Cty pagea A 2 colonne*, a été revue par M. Ch, i/UsHl, ^ '21 IvO premier volume de ce SuppUmfni a paru rhmmtmni A la librairie Uldot', il comprend Ict lettrei /Î-M/ grand ïnb' ku ctAtmnm» — 9 — raison : « Qui pourrait dédaigner ces titres de notre » gloire littéraire, dont les moindres variantes » inestimables aux yeux du goût, révèlent les se- » crets les plus intéressants de la composition, et » les développements du génie éclairé par Texpé- x> rience et mûri par le temps ? » Aujourd'hui, les éditions originales de Mon- taigne, de Corneille, de Molière, de Racine, de Bossuet, de La Bruyère, etc., se payent des prix énormes; elles ont d'ailleurs souvent un mérite bien supérieur à celui de la rareté ; les Essais, les Maximes, les Caractères ont été à chaque impression nouvelle, largement remaniés, char- gés de corrections, d'additions, de suppressions ; les éditeurs récents ont relevé ces variantes avec toute l'attention qu'elles réclament. (Voir entre autres les éditions de La Rochefoucauld et de La Bruyère, publiées par la librairie Hachette, sous l'habile direction de M. Ad. Régnier.) Les poètes français, éditions du xv« et du xvi« siècles, ont de leur côté, atteint une valeur exor- bitante; nous en signalerons dans un instant de nombreux exemples; ajoutons que le Supplément que nous venons de citer, avance qu'un bel exempl. de l'édition des poésies de Louise Labé {Lyon, J. de Tournes, M. D. L. V.) a été cédé à l'amiable au baron de R. (James de. Rothschild^, pour 15,000 fr. environ; nous disons environ parce que ce volume était compris dans un lot de livres traités en bloc. — T lO Parmi les ouvrages qui sont l'objet des convoi- tises les plus ardentes, nous mentionnerons les anciennes éditions des Contes de Perrault (i). Le Manuel du Libraire en signalait dès 1863, des adjudications élevées, qui depuis ont été bien dépassées; édition originale de 1697, 1,475 fr., vente L. Double ; les exempl. en papier de Hol- lande de l'édition de Lamy, 1781, sont au poids de l'or; 1,120 fr. baron Pichon, exempl. La Bé- doyère payé 72 fr. en 1839, rel. de Derome en mar. rouge; 2,600 fr. J.-Ch. Brunet; mis à 3,400 fr. cat. Fontaine, 1871. M. Fontaine se contente d'en coter un autre moins beau à i ,200 fr. La Manon Lescaut, de l'abbé Prévost, ren- contre d'ardents adorateurs; l'édition originale séparée, 1753, a été successivement vendue 109 fr. Pixerécourt, en 1839; 355 fr. Potier, en 1870 ; 1335 fr, Benzon, en 1875. La progression est remarquable. De fait ce ro- man célèbre avait paru en 1751 dans le tome VII des Mémoires d'un homme de qualité (1,200 fr., cat. Morgand et Fatout); l'édita de X753 est por- tée à 2,000 fr. L'édition de 1797, bien moins chère, a cepen- dant de la valeur; un exempl. grand pap. mar. 220 fr., Chedeau; un sur peau vélin, 595 fr., Desq. (1) Voir un article de Génin dans Y Illustration, reproduit dans le Ouérardj tome II, p. aSi ; un article de M. E. Delorme, Revue con- temporaine, 10 décembre 1861; Sainte Beuve, Causeries du lundi» tome V et Nouveaux Lundis, tome I. — II — M. Harrisse auquel on doit une excellente Bi- bliothecaamericanavetustissima,B.pub\lé en 1875, à la librairie Lemerre, un travail fort curieux sur les éditions originales de Manon Lescaut (in-8*, 61 p. ; 127 exempl.). Voir à l'égard de.Prevost, G. Planche, Revue des Deux-Mondes, 1*^ novem- bre 1838; Sainte-Beuve, Causeries du Lundi, t. IX, et Portraits littéraires, 1. 1. Les romans de chevalerie imprimés au xv* et au XVI® siècle, occupent une place éminente parmi les livres les plus précieux : nous en reparlerons lorsque nous signalerons ceux réunis par M. Di» dot; disons seulement que dédaignés jusqu'au commencement du xviii® siècle (on n'en trouve pas un seul dans la bibliothèque de J.'-Â. deThou), ils furent recherchés par Du Fay, dont les livres passèrent en vente publique en 1725; on les obtenait alors pour 10 à 20 francs; plus tard le duc de La Vallière en réunissait un grand nombre. II Les volumes, que recommande une origine illustre attestée par un blason authentique, valent aujourd'hui leur poids en or. Les livres aux insignes d'Henri II unis à ceux de Diane de Poitiers, ceux qui portent les em« — 12 — blêmes adoptés par Henri III, ceux de Louis XIII se payent des prix exorbitants; parmi une foule de bibliophiles dont les noms reviendront tout à rheure, nous signalerons Grolier, J.-A. de Thou, Longepiorre, le comte d'Hoym, Girardot de Pre- fons ; les reines de la main gauche, M«»« de Pom- padour et M"^« du Barry, sont chères aux biblio- philes; ils pardonnent beaucoup à ces grandes pécheresses, parce , qu'elles ont eu de beaux livres. Nous n'avons pas d'ailleurs à entrer ici dans de longs détails, à revenir sur ce qu'on trouve dans les écrits de M. Ed. Fournier: la Reliure^ 1864, in-i2, ainsi que dans T Etude sur la reliure^ par G. Brunet (1873, petit in-8*»); nous dirons seule- ment que ce fut après 1850 que se développa la passion pour les belles reliures du siècle dernier; M. J.-Ch. Brunet, l'illustre auteur du Manuel du Libraire, donna l'un des premiers, l'exemple de cette douce manie ; elle éclata d'une façon reten- tissante à la vente de la collection, fort bien choisie de son ami Parison ; il y eut alors, en 1853, lutte des plus acharnées entre un opulent finan- cier et le fervent bibliographe au sujet d'une édi- tion de Télémaque (Paris, 1717, 2 vol. in-12), mais il s'agissait d'un exemplaire aux insignes de Longepierre, M. Brunet resta vainqueur; il payait ces deux petits volumes 1,700 fr. ; pareil prix parut une folie, et toutefois, remis aux enchères en 1868, cemême exemplaire est arrivé à 2, 200 fr.; — 13 — nous le retrouvons offert à 4,000 fr., catalogue Fontaine, 1871; il n'avait coûté que 36 fr. à Parison. Parmi les anciens relieurs qui ont habillé ces volumes envisagés aujourd'hui comme des bijoux du plus grand prix, nous mentionnerons Nicolas Eve, le relieur d'Henri III (i), Le Gascon contem- porain de Louis XIII; plus tard Du Seuil, Boyet, dont le travail est d'une solidité parfaite, Pade- loup, qui était le relieur en titre de Louis XV, et les Derome donnent aux volumes que leurs ha- biles mains ont habillés un prix tout particu- lier (2). L'art disparut pendant la tempête révo- ' lutionnaire, époque néfaste où il y eut-, dit-on, des livres reliés en peau humaine; alors et sous l'Em- pire florissait Bozérian, bien déchu de l'estime que lui accordaient ses contemporains; les ama- teurs en étaient réduits à envoyer leurs livres à Londres, en dépit des obstacles que rencontraient alors les communications; Renouard avance, dans son Catalogm d'un amateur (1819, 4 vol. (i) Il était en même temM éditeur ; il publiait en iSyS la traduction d'un ouvrage de Boccace {jTraité des Afesadvenhires^ et il avait pour manque une gravure sur bois représentant l'épouse d Adam tenant en nain le fruit de l'arbre fatal, marque qu'a reproduite le Mamieldu libraire, I. 989. Nicolas £ve travailla jusqu'en 16x0 et son fils Clovis jusqu'en 1618. (2) Le plus beau spécimen d© la reliure au xviii* siècle, le chef- d'œuvre de Derome, c'est un exemplaire des Contes de La Fontaine, 1762, 2 vol. in-8*, mar. citron avec compartiments de couleur repré- sentant des fleurs et des fruits ; M. J.-Ch. Brunet l'avait payé 676 li". à - la vente La B^doyère ; il fut à sa vente acquis au prix de 7,100 fr. par le libraire Fontaine ; un bibliophile bordelais en donna xo,ooo fr. et le céda ensuite à un banquier Américain établi à Londres, M. Benzon; mis aux enchères peu de temps après, ces deux volumes furent adjugés à i3,ooo fr. Sera-ce leur dernier mot ? Nous ne le croyons pas. — 14 — in-8), qu'il prit ce parti pour sa satisfaction per- sonnelle et pour mettre de bons modèles sous les yeux des industriels parisiens. La Restauration offre entre autres noms, ceux de Simier, relieur du roi et de Thouvenin auquel Nodier confiait ses livres les plus précieux, et qui mourujt avant d*avoir pu réaliser les perfec- tionnements qu'il méditait. Nous parlerons plus tard de quelques biblio- philes célèbres (Grolier, Maïoli, Canevari, Lon- gepierre) dont les insignes donnent à un vieux livre des prix extraordinaires. Nos bibliophiles ont été subitement atteints d'une passion fougueuse à l'égard des livres aux armes de M™® de Chamillard, beaux volumes, re- vêtus d'excellentes reliures du commencement duxvm« siècle; leur valeur qui était jadis des plus médiocres, s'est développée avec éclat; à la vente J.-Ch, Brunet, les Provinciales, 1700, 2v,in-i2, 1,620 fr.. Théâtre de Corneille, 10 vol. in-i2, 4,100 fr. (payé 550 fr., Soleinne, en 1844); à la vente J. Pichon, Œuvres de Voiture, 1702, 2 v. in-i2, 1,010 fr.; Boileau, 1701, 2 vol. ,in-i2, 2,100 fr.; Ld^y^5 de Saint-Augustin, 1701,6 V. in-8, 5,025 fr. En tête de Tun des très-curieux catalogues de MM. Morgandet Fatout(i), mai 1876, on trouve (i) Ces cataloEfues ne sont point des sèches énumératîona de titres ; ils renferment de nombreuses notes, souvent d'une longue étendue, toujours remplies de notions neuves et importantes; ils offrent des fac- similé de belles reliures; les amateurs les conservent avec sollicitude. ^'^ — 15 — quelques pages intéressantes consacrées aux Reliures anciennes et modernes; nous emprun- tons certains passages à cette notice digne d'être retirée du catalogue où elle est enfouie. a La reliure est un art essentiellement fran- » çais, et on peut dire exclusivement parisien ; » elle a subi toutes les altemations de perfection- » nement et de défaillance qui ont caractérisé » l'histoire de Tart dans notre pays... La richesse » de la composition, le ton harmonieux du maro^ » quin font des reliures ornées du xvi® siècle, de » véritables objets d'art. Au siècle suivant on se » préoccupa davantage de l'exécution et du fini ; » les dorures de Du Seuil et surtout de Le Gas- » con ont une régularité, un éclat qui surpassent » les œuvres de leurs devanciers. Vers la fin du » siècle de Louis XIV et sous la Régence, la » reliure prend un caractère plus sévère; le corps » d'ouvrage est plus soigné... A partir de 1750, » l'ensemble est plus soutenu et plus serré; la » décoration subit l'influence du goût de l'époque ; 1» elle a aujourd'hui ses admirateurs passionnés. » La Révolution ferme l'ère de la belle et bonne » reliure ; Biziaux et Bradel, malheureux imita- » teurs de Derome, n'ont plus qu'un faible reflet » des qualités du maître; avec Bozerian et Cour- » teval, nous sommes en pleine décadence. » » Le mauvais goût domine dfc 1815 à 1840; D l'ornementation des reliures exécutées alors est » lourde et prétentieuse ; le corps d'ouvrage est — i6 — » lâché, la couture peu soignée; Simier et Thou- » venin demandent en vain aux anciens des mo- » dèles qu'ils sont impuissants à imiter; quelques » dorures de ce dernier se distinguent cepen- 3) dant par une exécution Jiabile ; c*est un pas- » tiche de Le Gascon. » Il était réservé à M. Bauzonnet, le succes- » seur de Purgold, de faire rentrer l'art de la » reliure dans ses vraies traditions ; il s'efforça » de renouer la chaîne interrompue depuis » Derome. Vers 1833, il associa à ses travaux 3) M. Trautz, qui devint son gendre en 1840, et » qui n'a cessé un instant, pendant le cours d'une » longue et laborieuse carrière, de poursuivre » toutes les améliorations dont la reliure est sus- » ceptible ; il s'est approprié la qualité dominante » de chacun des anciens maîtres ; Derome, Pade- j> loup et surtout Boyet, lui ont servi de modèle » pour le corps d'ouvrage ; pour la reliure il a » surtout étudié le faire de Le Gascon; l'éclat » des ors, l'égalité de leur ton et la régularité de » l'impression du petit fer sur le maroquin, telles » sont les qualités du maître doreur de Louis XIV » et de M. Trautz-Bauzonnet. » Nous laisserons de côté, faute d'espace, d'inté- ressants détails sur les opérations qui s'effectuent dans les ateliers du maître ; le battage (un art à lui seul, M. Trautz possède le dernier ouvrier qui sache battre), la couture, l'endossage, la dorure, réservée au maître lui-même. « M. Trautz a fait il — 17 — » graver une multitude de petits fers, calqués » sur les modèles anciens, et dont Thabile agence- » ment lui permet de varier les dessins à l'infini ; 1» on peut affirmer que M. Trautz n*a jamais » exécuté deux reliures identiquement pareilles; » chaque volume a son caractère particulier, et, » on peut le dire, son individualité. » On ne sera pas surpris d'apprendre qu'il sort » à peine 200 volumes par an de cet incompa- » rable atelier, et ces volumes sont depuis long- » temps convoités avec ardeur par l'élite des » bibliophiles. » Encore un autre extrait qu'on ne regrettera pas, nous l'espérons, de trouver ici. En tête du catalogue de la vente J.-Ch. Bru- net, se montre une notice signée L.-P. et A.-L. (Louis Potier et Adolphe Labitte) ; elle renferme au sujet de l'art de la reliure des détails intéres- sants que nous aimons à reproduire : « Dans le second quart du dix-septième siècle, » l'art de la reliure se transforme et brille d'un » nouvel éclat. Des mains d'un artiste qu'on » nomme Le Gascon, sortent des volumes qui » témoignent d'un soin minutieux jusque dans » les moindres détails. Ils sont recouverts d'un » excellent maroquin. Le dos et souvent les » plats sont ornés de délicieux dessins d'or au » pointillé d'une richesse et d'une finesse sans 3> égales. » Plus tard, dans la dernière partie du dix- mtm — i8 — » septième siècle, le relieur par excellence est » Du Seuil ; moins brillantes que celles de Le » Gascon, ses reliures, solidement faites, ont » quelque chose de grave et de noble qui'rap- » pelle l'époque où elles ont été exécutées. » Elles sont souvent doublées de maroquin. Ces » deux relieurs et quelques autres dont les noms » sont moins connus, tels que Cresson et Le- » vasseur, travaillèrent pour les amateurs les » plus renommés du xvii« siècle. » Pendant une grande partie du xviii®, Tart » de la reliure n'a pas dégénéré. Trois hommes » habiles et pleins de goût, Boyet, Ph. Pade- » loup, Derome jeune, brillèrent alors. Boyet, » relieur sévère, peu prodigue de riches dorures, > excellait dans ce qui concerne la reliure pro- » premént dite; ses ouvrées sont peut-être » dans leur genre les plus parfaits qui existent. » Padeloup a les mêmes qualités à un degré » presque égal. Derome jeune les suit de près, » il est digne d'être mis à côté d'eux, surtout » dans la première moitié de sa carrière. Les » riches reliures à compartiments de couleur > de Padeloup et de Derome l'emportent sou- » vent sur les plus belles du xvi« siècle sous » le rapport de l'exécution. Si, sous celui de » l'ornementation, elles ne peuvent soutenir le 7> parallèle, elles tiennent dignement leur place, » au dire même des connaisseurs les plus sé- » vèffes, parmi les plus agréables productions — 19 — » de Fart au xvni« siècle. Derome père et En- » guexrand figurent aussi parmi les relieurs » remarquables de cette époque. » Voici d'ailleurs quelques exemples des prix auxquels sont arrivés, grâce à leur reliure, cer- tains beaux ouvrages de la vente Brunet. Biblia. Lutetise, 1545, 2 vol in-S^*. Reliure du xvi® siècle ; compartiments à mosaïque et orne- ments blancs et verts, 3000 fr. Exempl. ayant fait partie de la bibliothèque J.-A. de Thou; 79 fr. vente Soubise; 665 fr. Renouard eh 1854. La Sainte Bible. 1707, 8 vol. pet. in-12; riche rel.de Padeloup, mar. citron et vert doublé de mar. bleu, dos à mosaïque; plats bordés d'une bande de mar. vert sur laquelle une large dentelle, 2,050 fr. Un autre exempl. également relié par Pade- loup, mar. rouge à mosaïque, 2,700 fr. (550 fr, vente de Bure en 1852). Psalterium. Lugd. El- zevir. 1653, pet. in-i2, 700 fr. grâce à une re- liure de Boy et, mar. bleu. Exempl. Hoym, limitation. Paris, 1690, 8°, rel. de Du Seuil, 1500 fr. Cet exempl. 12 livres lo sols, vente La Vallière et 500 fr. De Bure. Des reproductions fort bien exécutées de re- liure d'Eve, dfe Le Gascon, de volumes aux em- blèmes de François P', d'Henri II, de Grolier, etc., se trouvent dans les diverses livraisons du Bi- bliophile français, utile publication de la mai- son Bachelin Deflorenne (1868 et années sui- X — 20 — vantes, in-40)'; elles ont été réunies au nombre de 106 planches, dans un album édité par M. Paul Daffis ; collection très recommandable aux yeux des amateurs qui sont dans l'impossibilité de voir ces monuments de Tart dispersés de tous côtés. III Les livres de tout genre n'ont pas d'ailleurs pris une part égale à la hausse énorme qui s'est déclarée sur certains d'eux. Les ouvrages hété- rodoxes sont bien moins recherchés qu'au siècle dernier, lorsqu'ils avaient tout l'attrait du fruit défendu, lorsque le Christianismi Restitutio de Servet se payait en 1784 4,400 fr. (chiffre énorme pour l'époque), et lorsque la Béatitude des chres- tiens, par un malheureux fou, Geoffroy Vallée, atteignait en 1764, 851 fr., vente Gaignat. Aujourd'hui en fait d'hétérodoxie, on a beaucoup mieux; on l'a en abondance et à très-has pnx. ■ Les belles éditions des classiques grecs et latins, exécutées en Hollande et en Angleterre, étaient descendues bien au-dessous des prix qu'elles obtenaient au commencement du siècle, aux ventes Gaillard d'Ourches (i) et Firmin (x) En i8ii, le catalogue, très-soigneusement rédigé par M, J.-Ch. Brunet, comprend 1,571 articles; fort beaux livres en tout genre ; pro- duit zi5,ooo fr. , La vente Gaillard avait eu lî&u en 180S; 2,65o articles produisirent 52,844 fr. — 21 — •Didot; on se passionnait alors pour les exem- plaires en grand papier ; le Xénophén d*Oxford, 1703, se payait, quoique incomplet, 1520 fr. à la vente Mac-Carthy ; THésiode de 1737, 2430 fr. vente Mirabeau; les Geographi minores, Oxford, 1712, 2,000 fr. Firmin Didot; il est douteux que ces beaux volumes fussent aujourd'hui recher- chés avec le même empressement; le grec et le latin ne sont pas en faveur auprès des biblio- manes du jour. IV Disons en passant quelques mots sur quel- ques-uns de ces bibliophiles des temps passés, dont les noms ne sont prononcés qu'avec un juste respect. La plus belle bibliothèque, la mieux choisie qui ait été formée au xvi® siècle,.celle de l'illustre J.-A. de Thou, fut, après diverses vicissitudes, fondue dans celle du prince de Soubise et livrée aux enchères au commencement de 1789. Elle a été l'objet de trop de détails pour qu'il soit néces- saire d'en parler ici ; renvoyons au Manuel du Libraire, t. V, à VEsiai sur la reliure, p. 47-57 et à une fort intéressante lettre de M. le baron J. Pichon, insérée dans Touvrage de M. Paulin- 2 — 22 — Paris, Manuscrits français de la bibliothèque du Roi, t. IV, p. 431-438. Le catalogue, rédigé à la hâte par un libraire fort peu instruit, indique à peine les reliures et donne une idée très imparfaite de cette admirable collection. (Voir : Renouard, Cat. d'un amateur. t. IV, p. 245 et 247.) Le cardinal Dubois, malgré tous ses vices, eut du moins une vertu, l'amour des livres. Il laissa une collection splendide, réunie par un bibliothé- caire intelligent et actif. Le catalogue publié en Hollande, en 4 vol. in- ï 2, indique 35,000 volumes environ, parmi lesquels nombre de rares et pré- cieux. Achetée 65,000 livres par des libraires de Paris, qui, la revendirent en bloc 80,000, somme très-élevée à cette époque. Voir les détails que donne le Dictionnaire de bibliologie. Paris, Migne, 1860, col. 460. N'oublions pas Girardot de Préfond; le cata- logue comprend 1428 articles; il en est parlé dans V Année littéraire, 175.7, t« !• Après avoir vendu ses livres, ce bibliophile s'attacha à former un second cabinet dont il céda la plus grande par- tie à un fervent bibliomane, le comte de Mac Carthy, moyennant 50,000 fr., somme alors des plus considérables. Le comte d'Hoym, ambassadeur de Pologne, diplomate médiocre et peu heureux, occupe du moins un rang distingué parmi les bibliophfles. Le Bulletin du Bibliophile, alors au berceau, I — 23 — inséra (1838, p. 151 et 313), sur cette fort belle bibliothèque, une curieuse notice, signée Claude j Gaucher, pseudonyme de M. le baron J. Pichon, ) qui prépare, croyons-nous, un travail définitif au ' sujet de cet amateur aussi éclairé que fervent. Voir YEssai sur la reliure, p. 87, et un article de I M. F. Grelot, dans le Bibliophile français, t. IV, j p. 301-307. Ce catalogue comprend 4735 nu- méros. Nous avions jadis cité Renouard : « Les ama- ; ^eurs très-difficiles prétendent que ces volumes, j si bien reliés, si parfaitement conservés, ont en \ général un grand défaut, celui d'avoir été trop rognés. » Un libraire des plus instruits, M. Potier, f . nous fait observer que ce reproche ne pourrait i s'adresser qu'aux volumes que le comte avait fait relier à nouveau. Le duc de La Vallière avait réuni la biblio- ; thèque la plus précieuse, la plus considérable qui , eut jamais été formée en France. Les manus- \ crits, les livres les plus rares, furent livrés aux i enchères en 1783 ; le catalogue forme trois beaux vol. in-8**; il énumère5663 articles ; les prix d'ad- judication, rapprochés de ceux qu'obtiennent aujourd'hui les mêmes volumes, lorsqu'ils se * montrent dans une vente, forment un contraste frappant. Tel vieux poète, tel roman de chevale- rie, cédé à 28 fr., parfois au dessous, atteint au- jourd'hui 1,500 à 1,800 fr., et souvent plus en- core. - 24 - Le comte de Mac-Carthy, établi à Toulouse, figure parmi les plus enthousiastes bibliophiles; la vente de ses livres eut lieu en 1816; le cata- logue, rédigé par les frères de Bure, est fort inté- ressant; il énumère 5515 articles, dont 601 sur peau vélin ; les monuments les plus précieux de la typographie à son berceau s*y trouvaient en foule; là se montraient le Psautiet et la Bible, sans date exécutés par Gutenberg. . Nous ne pouvons aborder ce qui concerne les grandes ventes qui ont eu lieu depuis une quaran- taine d*années ; il y aurait un volume à écrire à cet égard; rappelons toutefois les catalogues Pixerécourt (1839) que recommandent des notices intéressantes, Nodier, 1844, Solar, 1860, Radzi- will, 1866, Yemeniz, i868,J.-Ch. Brunet, 1869, baron Pichon, et Potier, i87o,Benzou, 1875, Tuf- ton, et surtout L. de M. (Lebeuf de Montgermont), 1876, où rôn vit payer des prix jusqu'alors in- connus, mais destinés à être bientôt dépassés. Indépendamment des ventes publiques, nous trouverons un indice de la hauteur du thermo- mètre de la bibliomanie, dans les catalogues à pri^i marqués publiés par les représentants les I — 25 — plus autorisés de la haute librairie parisienne. i Nous nous bornerons d'ailleurs à quelques exem- ples. Voici plusieurs articles relevés sur le der- nier catalogue de M. Aug. Fontaine (i). HorsB B. V. Mariae. Paris, 1543, 8, 5,000 fr. Œuvres de Villon, s. d. Paris, à renseigne de V éléphant, 1,500 fr. Essais de Montaigne. Bourdeaus, 1580, 2,400 fr.; 1582, 2,000 fr.; 1588, in-40, 3,500 fr. ; 1595» in-fol., 3,000 fr. La Princesse de Clèves, par M«« de la Fayette , édition -originale, 1678, 2,000 fr. Gil Blas, 1747, 4 vol. in-12, dernière édition revue par l'auteur, 4 vol. in-12, 1,650 fr. Le Paysan et la Paysanne pervertis, par Restif de la Bretonne, 4 vol. in-12, 800 fr. Daphnis et Chloe, 1784, in-4<', exempl. sur peau velin avec 29 dessins originaux et autant de miniatures, 8,000 fr. Le Tiers livre de Pantagruel. Lyon, 1546,- petit in-8^ 2,500 fr. La Navigation du roy d'Escosse, Jacques cin- quiesme. Paris, 1583, 1,500 fr. / Nous ne parlerons pas d'un exemplaire des Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, 72 tomes in-8, offert à 25,000 fr.; ce prix vient de ce qu'il a été ajouté plus de 11,800 pièces diverses : por- (x) Ces catalogues réàlgéa avec nn soin extrême forment de gros volumes très- utiles aux bibliographes; des notes fort intéressantes leur donnent une valeur spéciale. — 26 — traits, vues, etc. ; réunion unique en son genre. Un des catalogues MM. Morgand et Fatout (1878), nous offre parmi une foule d'ouvrages précieux, quelques articles que nous relevons comme témoignages des prix cotés à la Bourse des livres. Hors beatiss. uirginis. Petit in-S®, (Aldus, I497),riche reliure de Trautz-Bauzonnet, 3,000 fr. La Bibliothèque nationale possède un bel jsxempl. de ce volume rarissime; un autre, acheté à Augsbourg est décrit dans la Bibliotheca Spen- seriana, n® 13 10. Essais de Montaigne. Paris, 1588, in-8% mar. Du Seuil, 4,000 fr. On sait que cette édition (la dernière publiée de vivant de l'auteur, la première où se trouve le troisième livre), porte sur le fron- tispice les mots : cinquiesme édition. Toutefois on n'en connaît que trois qui l'aient précédée. BourdeauXf 1580, ibid, 1582, Parist 1587. A-t-il existé une autre édition qui s'est jusqu'ici dérobée à. toutes les recherches ? Les Essais. Paris, 1669, 3 vol. in-12, 6,000 fr., exempl.Longepierre; en condition ordinaire, prix fort médiocre. Théâtre de Pierre Corneille (et de Thomas). Paris, 1666-1678, 9 vol. pet in-12, S,ooo fr. (exempl. adjugé 2,400 fr., vente Potier en 1870, et mis à 3,300 fr., cat. Fontaine, 1872). Voir au sujet de cette précieuse édition l'excellente ~ 27 — Bibliographie cornêlienney de M. E. Picot. Paris^ A. Fontaine, 1876. Œuvres de Molière. P«m, 1666, 2 vol. in-12; première édition collective des neuf comédies, mar. T. B., 6,000 fr. Œuvres de Racine. 1676,2 vol. in-12. (On y a joint Esther et Aihalié), 3,000 fr. VI Ici se pose une question intéressante; quelle sera la direction future de la bibliomanie ? La hausse si rapide qui s'est montrée depuis une vingtaine d'années se maintiendra-t-elle ? fera-t- elle de nouveaux progrès ? Nous répondrons d'accord avec les intelligents libraires que nous avons plusieurs fois nommés. Les monuments de la typographie primitive, les classiques grecs et latins, resteront dans le domaine des érudits ; les gothiques français, les poètes de la Renaissance conserveront leurs prix; ce qui ne cessera jamais d'être recherché, ce sont les éditions originales des chefs-d'œuvre de la langue française, celle des écrits de Rabelais, de Montaigne, de Corneille, de Molière, de La Fon- taine et de bien d'autres. Un motif sévère de main- tien dans la haute valeur des livres précieux, c'est — 28 — que les volumes de provenance illustre, les exemplaires de premier choix se montreront de plus en plus rarement ; les uns entrent dans des dépôts publics, d'autres passent à l'étranger; à chaque grande vente des livres d'élite sont achetés pour l'Angleterre et ils n'en sortent presque jamais. Bien des trésors en ce genre nous ont quittés pour aller enrichir la Bibliotheca Spen- seriana, conservée dans le. splendide château d'Althorp, ou la Bibliotheca Grenvilliana léguée au Musée britannique (i). (i) Rsmpeloius entre autres exemples une petite collection formée par M. Quîntio Bauchard ; le catalogfue publié à petit nombre en 1875, a été réimprimé par MM. Morgand et Fatout (voir aussi l'écrit de M. G. Brunet : Livres payés x^ooo fr.- et plus depuis 1866, Lefebvre, 1877} < Cette collection commencée en x866 avait coûté 3o,ooo fir. ; elle en a rapporté 154,569. ofi^^lwS^ à VENTE TURNER / a vente de la bibliothèque Turner a eu lieu du 12 au i6 mars ; le catalogue, rédigé avec soin par un des plus habiles libraires de Paris, M. Ad. Labitte, comprend 774 numéros; la préface nous apprend que M. R. Turner avait eu la pensée de réunir les manuscrits les plus précieux, les pièces les plus rares des littératures anglaise, espagnole, ita- lienne et française; pour atteindre ce but, il fallait une grande fortune, du loisir, une activité soutenue par un zèle infatigable ; Texécution de ce plan, entreprise avec ardeur, rencontra un obstacle inévitable; l'accumulation, Tencombre- — 30 ■- ment; « Tamateur en était arrivé à ne pouvoir jouir de ses livres de prédilection, » il se résigna à faire la vente de la partie française de sa biblio- thèque, partie comprenant d'ailleurs des livres latins et quelques ouvrages italiens. Les ouvrages précieux en tout genre, les belles reliures abondaient dans cette collection; les prix qu'ils ont atteint ont dépassé tout ce qu'on avait vu jusqu'alors. C'est ce dont on va acquérir la preuve. Biblia Sacra. Paris, A, Vitré, 1666, in-40, mar. Du Seuil, 5,600 fr. Exempl. payé 4liv. st. 16 sh., à la vente du duc de Noailles, Londres, 1835 (i). Ce prix atteste avec quelle passion on recherche les belle^ reliures anciennes; en 1784, vente La Vallière, un exempl. mar. rouge, lavé, réglé, avait été adjugé à 24 francs. Pseaultier de David. Paris, 1586, in-40, riche rel, du XVI® siècle, 5,000 fr. Un de ces livres que le méprisable Henri III faisait imprimer pour sa chapelle et pour l'usage de sa cour. On trouvera dans les Études sur la reliure (1873), p. 35 et suiv., rénumération de volumes appartenant à ce (z) Le catalogue contient 935 numéros ; le produit fut 3,x88 liv. st. iS sn. Beaux livres choisis avec. goût; nous remarquons entre autres VAnthologta. édition originale, 12 liv. st. ; Btt£Fon, 44 vol., très-bel exemplaire d Anisson-Duperron et de Meon, 43 liv. st. ; Bayle, Diction- naire et Œuvres, 8 vol. in-folio, g^and papier, exemplaire Mac Carthy mar. rouge, 69 liv. st: ; Mazarinades, 258 pièces en Z2 vol. tnar.^ Derome, 26 liv. st. ; Mezeray, 1643, 3 vol., grand papier, 38 liv. st. ; Virgilina, Elzevier, 1647, Ckarta Maxima^ 37 liv. st. zo sh 1 — 31 — déplorable souverain ; ils obtiennent maintenant un prix fort élevé; le Bréviaire Notre-Dame, 1587, et les Œuvres spirituelles d*H. de Suso. 1586, payés 450 et 495 fr., vente J.-Ch. Brunet, ont atteint 600 et 1500 fr. Potier en 1870 — M. J. Guigard, dans son très utile Armoriai du bibliophile (Paris, Bachelin-Deflorenne), indique quatre blasons diflTérents d'Henri III; un d'eux est reproduit dans VHistoire de la bibliophilie, publiée par le libraire Téchener. Le Nouveau Testament. Mons, G. Migeot^ 1667,2 vol. pet. in-8, belle rel.de Boyet, 1,430 fr. M. J.-Ch. Brunet écrivait en 1863; (Manuel^ V. 750) « cette édition n'a de valeur que lorsque > l'exempl. est relié en mar. par un des relieurs > célèbres de la fin du xvii« siècle, auquel cas on » la paye de 30 à 40 fr. lorsque la reliure est bien 9 conservée. Le bel exempl. du comte d'Hoym, « payé 21 fr. en 181 1, atteindrait aujourd'hui un n prix beaucoup plus élevé. » Historiarum Veteris Instrumenti Icônes. Lug- dunif M. et C. Trecksel, 1538, in-40, mar., ancienne rel., 3,000 fr. Édition originale contenant les 92 gravures d'Holbein. Le Manuel du Libraire évaluait jadis ce volume 60 à 80 fr.; des exempl. rel. en mar. s'adjugèrent, (x) Entre 1862 et 1878, nous notons quelques 'adjudications, 245 fr. (rel. de Boyet) La Villestreuz ; 400 fr. Eienzon; a66 tr. Tnfton, exempl. Pizerécourt, relié en mar. par Du Seuil, paya fr. a3-5o en 1839. — 32 — il y a une vingtaine d'années, de 150 à 200 fr. Le mérite de chacune de ces planches est discuté dans récrit de Fr. von Rumohr : Hans Holbein der jfungere (Leipzig, 1836, p. 60 et suiv.) ; on y trouve une lettre de Léon de Laborde datée du 6 décembre 1833 : « Vous me demandez ce que » je pense de la Bible de Holbein; c'est délicieux, » mais voilà tout ce que j'en sais ; il y a des pages » qui sont pleines d'esprit ; d'autres ont été » massacrées par des ignorants, mais ^l'esprit » d'Holbein y apparait encore comme une pièce » d'or qui brille au fond d'un ruisseau. » Annotationes Jacobi Lopidis Stanici contra Erasmum. In Academia complutensi, MCXIX, in-fol. 3,000 fr. Volume qui possède fort peu de valeur intrin- sèque, mais cet exempl. avait une belle rel. en veau et compartiments noir et or, avec le nom et la devise de Grolier, le prince des bibliophiles du XVI® siècle. Nous n'avons pas à nous occuper ici de ce qui regarde la vie et les livres de cet amateur célèbre, M. Le Roux, de Lincy, en a fait le sujet d'un savant et très substantiel volume. (Paris, Potier, 1866), auquel il reste bien peu de chose à ajouter; qu'il nous soit permis d'observer que deux ans avant, ce même objet avait été abordé dans les Fantaisies bibliographiques de G. Brunet. (Paris, J. Gay, 1864), p. 269-297. BOURDALOUE, Sermons. Paris, 1707- 1734, 16 vol. in-80, mar., ancienne rel., 1,040 fr. — 33 — Dès la fin du siècle dernier, les beaux exempl. de cette édition fort estimée se payaient des prix relativement élevés (voirie Manuel); nous pour- rions indiquer diverses adjudications depuis 1860, nous nous bornerons à celles de 560 fr. , Potier en 1870 et 480 fr. en février 1878. Profitons de l'occasion pour mentionner les Pensées sur divers sujets par Bourdaloue, précédées d'une introduc- tion par M. Silvestre de Sacy. Paris, Téchener, 1S68, 2 vol. in-i2, XXVIII, 454 et 512 p. ; le Journal des Savants, 1869, p. 374, qualifie cette préface de « chef-d'œuvre de style, de sentiment et de raison, » CALVIN. Déclaration pour maintenir la vraye foi que tiennent tous chrestiens, contre les erreurs détestables de Michel Servet. Genève^ J. Crespin, M. D. L. IIII, in-8°, mar., Padeloup, 1,599 fr. Ce livre très-rare, est d'un grand intérêt; Calvin y justifie l'exécution du malheureux Servet dont il fut le principal auteur. Exempl. ayant appartenu à Girardot de Préfond, un des bibliophiles les plus distingués du siècle dernier (3) ; (il a figuré à la vente Aîmé-Martin en 1847, adjugé à 50 fr. n® 64). Observons en passant que ce catalogue (i>i34 n^^) est des plus remarquables, parce qu'il offre une importante réunion de livres annotés par des hommes célèbres et de manuscrits autographes; Bernardin de Saint-Pierre, Bossuet, Diderot, Erasme, La Fontaine, Madame de Maintenon, Marat, Mon- — 34 — taigne» Racine y figurent. Il serait d'un vif in- térêt de retrouver la plupart de ces précieux écrits. Quant à Servet, il pourrait donner lieu à une longue étude bibliographique, mais elle ne serait pas ici à sa place; nous nous bornerons à indiquer, quant à l'opinion de Michelet sur la con- duite de Calvin, à l'égard de Servent, le Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, février 1858, Servet et Calvin, Hommes et choses, par Ch, Romey, p. 121-172, et une notice de M.ToUin dans VHistorisches Taschenbuch, funfte folge, vierte lahrgang, 1874. Peu de personnes savent qu'une notice par Co- lomb de Batinessur les écrits de Servet imprimés dans le Dauphiné, se trouve dans la Revue de Vienne, 1838, p. 204-313. PLESSIS-MORNAY (Ph. du). Response au livre publié par le sieur evesque S^vxQMx.Saumur, 1602, in-4®, mar. riche rel. du temps, 2,000 fr. Huit vers autographesde l'auteur; circonstance qui, jointe à la beauté de la reliure, explique l'élévation du prix. Le Livre coustumier du pays de Normendie (1483), 2 tom. in-foL, veau, rel. ancienne, 1,500 fr. Le Manuel entre dans de longs détails au sujet de cette édition ; il cite un exemplaire annoncé comme très-beau mais qui ne Tétait pas, payé 300 fr., vente Le Prévost; depuis un exempL — 35 — rel. en bois du xv« siècle, 256 fr., Luzarche. (Voir la note n® 854); un autre, mar.p 505 fr., Potier, MONTAIGNE. Essais. Bourdeaus, S. Mil- langes, 1580, 2 parties en i vol. in-80, mar., Trautz-Bauzonnet, 1,500 fr. Edition originale, présentant des différences très-nombreuses avec les suivantes ; elle n'a cessé d'augmenter de valeur; en 1784, à la vente d'Hangard, un bel exempl. mar. lavé, réglé, était payé 24 fr.; depuis il a été adjugé à 2,060 fr., Radziwill, et à igoofr., Lebeuf de Montgermont ; d'autres exempl. 1,650 fr.. Potier, et 1,420 fr. Benzon. L'exempl. de J.-A. de Thou, relié en vélin et payé 20 fr. en 1789, descendit à 11 fr. en 181 1 à la vente (fort belle d'ailleurs) de Firmin Didot; en 1844, à celle de Nodier, il arriva à 527, prix regardé alors comme exorbitant; s'il reparaissait aux mains de MM. Labitte ou Té- chener, il pourrait bien être porté à 2,000 ou 3,000 fr. BOSSUET. Politique tirée des paroles de l'Ecriture sainte. Paris , 1709» in-4^ mar., 2,300 fr. Exempl. en grand papier, aux armes du duc du Maine, et provenant de la bibliothèque du roi Louis-Philippe. PELETIER (Jacques). L'Arithmétique, l'Al- gèbre. Lyon, Tournes, M. D. L. III, in-8^ z,o6ofr. -36- Ëxempl. relié en veau, à compartiments aux armes du célèbre cardinal Charles de Lorraine. Cette reliure est la cause d'un prix aussi élevé ; le livre est d'ailleurs recherché; 32 fr., vente Coste. Quel est son mérite scientifique? c'est ce que nous saurons lorsqu'aura paru un ouvrage qui manque encore : V Histoire des Sciences ma- thématiques en France. VASARI. Le Vite de* piu excellenti pittoru Pi- renze, M. D. L. 3 tom. en 2 vol. in-4*, mar., rel. ancienne, 1,100 fr., Aux armes du grand-duc de Toscane, Cosme de Médicis. En novembre 1869, il fut adjugé à 860 fr. un exempl. aux armes du cardinal de Granvelle; les livres ayant appartenu à cet illustre prélat sont fort rares. A l'égard de Vasari, voir une notice de M. Rio dans le Contemporain, i®*" septembre 1874. VECELLIO. De gli Habiti antichi et mo- demi. Venetia, 1590, in-8*, mar. Trautz-Bauzonnèt, 2,480 fr. » Exempl. non rogné, peut-être unique en cet état; il provient de la bibliothèque Pinelli, où il fut abandonné à 16 shellings; depuis il reçut une reliure qui entre pour une bonne part dans le prix élevé qu'il vient d'obtenir. Jadis ce volume était bien moins cher; à la vente de la belle biblio- thèque Gaillard, en 1806, un exempl. rel. en mar., 14 fr. 50; plus récemment, d'autres beaux — 37 — exemplaires, 200 à 300 fr. aux ventes Chedeau, Yéméniz, Desq, Van der Hellp, etc. Suite d'estampes pour servir à Thistoire des mœurs et du costume. Neuwicd, 1776-1779, 3 parties in-foL, mar., rel. anglaise, 3,300 fr. 38 estampes dont 12 d'après Freudenberg et 26 d'après Moreau, texte par Restif de la Bretonne (i). HORATIUS. Londini, 1733-39, ^ vol. gr. in-80, 5,000 fr. Edition recherchée, mais ce prix énorme est dû à une de ces reliures du xviii* siècle, pour les* quelles on fait des folies ; celle-ci était en mar. bleu, en mosaïque sur le dos et sur les plats avec incrustation de mar. rouge représentant des fleurs. OVIDIUS. Venetiis, Aldus, 1516, in-8, 1515 fr. E;xempl. de Marc Laurin, de Bruges, émule en Flandre de Grolier et de Maioli. Il en est question dans VEssai sur la reliure^ p. 21. A la vente Didot, un Stace (Aide, 1502), aux insignes de cet amateur, 590 fr. A&IONI Astensi, Opéra jucunda. Ast, 1521,. pet. in-8<*, 1,220 fr. Recueil fort curieux de poésies macaroniques et françaises. Ces dernières ont été réimprimées en 1836 {Paris, Silvestre, pet. in-S®, 1 08 exempl.) (i) Consulter à Téarard de ce beau volume rezcellente Bibliographie ef Iconografkie de Kétif de la Bretonne^ par M. Paul Lacroix (Paris, A. FontaineJy chef-d'œuvre d'investigations patientes et scrupuleuse- ment exactes, le Guide de r Amateur de livres à figures, par M. Henri Cohen, 3* 6dit. (1876), col. 403. -38- par les soins de M. J.-Ch. Brunet, qui y a joint une fort intéressante introduction (i). L'exempl. de cet illustre bibliographe (acquis par M. Turner à 805 fr. en 1869), lui avait été vendu 600 fr. par le libraire Crozet; il avait figuré aux ventes Han- rott, 15 1. st., et Heber, 17 1. st. quoiqu'il y man- quât 2 feuillets. Un autre exempL, 1,710 fr., vente Libri, en 1847. Voir le Manuel, I. 183. Le Rommant de la Rose. Paris, Galliot duPré^ 1529, pet. in-8®, 1,000 fr., exempl. Giraud et Solar, payé 299 et 355 fr. L'exempl. Labédoyère, 80 fr., revendu 4,700 fr.Pichon, n<> 470. D'autres exemp. 1,000 fr., Double; 62ofr. Benzon, i,5oofr. Brunet, exempl. Renouard. Le Champion des dames (par Martin Franc)* s. L ni d, (Lyon, vers 1485), in-fol., mar. Bau- zonnet, 2,900 fr. ; payé 1050 L. Double. Un exempl, 1,550 fr., Téchener, en 1865; un exempl. de la jolie édition de Galliot du Pré, 1529, payée 1,100 fr., Yéméniza été laissé pour 850, Benzon. D'autres exempl. 1,450 fr., Bru- net; 1325 Danyau; 800 fr. Yéméniz, 're>fendu i>350> Benzon. BOCCACE. Le Temple, la ruine d'aulcuns nobles. Paris, Galliot du Pré, 1517, in-fol.,mar. Derome, 4,000 fr. Lg Manuel n'indique d'autre adjudication de ce très-rare volume que celle de (i) Les Comédie e Fane Camavalesche d'Alione ont reparu à Milan, x8ô5, in-z8. — 39 — r^cempl. sur vélin, i,ioo fr., vente Mac-Carthy en 1816, acheté pour la bibliothèque du roi. Les Controverses des sexes masculin et fémi- nin (par Gratien du Pont). Toulouse, 1534» pet. in-fol., riche rel. de Niedrée, 1,500 fr. Le Manuel indique des adjudications de 25 à 190 fr.; depuis, 400 fr. Chedeau; i^sso fr. M*** en juin 1876. Un exempl. cat. Cigongne, n^ 435. Quelques gravures sur bois d*un style assez étrange et d'une exécution grossière. MAGNY (Olivier de). Odes. Pç^ris, Wechel, 1559, in-8% mar. Trautz-Bauzonnet, 1,250 fr. 6 fr. seulement Méon en 1804; 755 fr.Turquety; les divers écrits d'un poète, qui passe pour avoir été le très-intime ami de la célèbre Louise Labé sont aujourd'hui fort recherchés; les Goye^^jsr, 1554, Gtles Soupirs, 1557, 1,300 fr. et 1,275 fr., vente du baron Pichon. — Observons que les Gayetez, quoique parfois fort libres, sont revêtues du pri- vilège royal, circonstance dont on peut citer d'autres exemples; les très-licentieuses NovelUe de Morlini parurent à Naples en 1520 avec un privilège papal ; on remarque le privilège accordé par Louis XIII aux Chansons de Gaultier Gar- guille, 1632, de peur que quelque contrefacteur ne publie des chansons c plus dissolues. » M . J . Ch . Brunet, bibliographe et non littérateur, qualifie de « très-insignifiantes » les Poésies d'O. de Magny; les critiques modernes ne sont nulle- ment de cet avis. M. Viollet le Duc trouve dans — 40 — ses Odes « le parfum de l'antiquité >, et Sainte Beuve en fait un chaleureux éloge. COQUILLART. Œuvres. GalliotduPré, 1532 pet. in-S", mar., Laferté, 5,450 fr. Exemplairi Renouard, très-grand de marges, payé 500 fr. i la vente Renouard en 1854; il a décuplé di valeur; un exemp!. rcl. de Trautz-Bauzonne 2.600 fr. Leb. de Montgermon. Faisons en pas sant mention de l'excellente édition des Œuvrbi de Coquillart publiée par M. Ch. d'Héricaul {Bibliothèque _ elzévirienne, 1857); Y Etude su; Coquillart et sur la vie bourgeoise au xv* siècli offre un vif intérêt. CRÉTIN (G.). Chantz royaulx. Paris, J SaiMct Denys, s. d., pet. in-8°, mar. ancienn< rel., 1,030 fr. Edition fort rare ot que nous cherchons en vair sur les plus riches catalogues. MAROT (Clémen). Œuvrra. Lyon, J. dt Tourws, 1546, in-i6, mar. Du Seuil, .1,040 fr. Le Manuel cite de beaux exempl. adjugés de 10 à 43 fr. DESPORTES (Philippe). Premières œuvres. Paris, Mamert Pâtisson, MDC, in-8. 3,505 fr. Prix fort élevé dû à une très-belle reliure du temps en mar. olive à compartiments (volutes el 1 ■- APAQH TTXH en tête da 1 I.ym, Françm y-i/e, M.DJCXXV, k retrou' tàttim de Pantagnitl, U.D.XXXlV «videmi — 41 — rinceaux de feuillages). Exempl. de Tauteur ayant appartenu au savant Ballesdens dont la signature est sur le titre ; il a figuré aux ventes Cailhava et Aimé-Martin. PARNY. Œuvres.Pan5,D*io/,ii8o8,5 vol. gr. in-i8, 1 1200 fr.Exempl. en grand papier vélin. Prix exorbitant, qu'explique jusqu'à un certain point une somptueuse reliure de Trautz-Bauzonnet» en mar. bleu, riches et élégants compartiments. LA FONTAINE. Fables. Paris, 1678-1694, 5 vol. in- 12, mar. belle rel. de Boyet, 11,950 fr, (Acheté par M^ le comte de Mosbourg). Edition précieuse, reliure excellente. MM. Morgand et Fatout mettent cette édition au prix relativement modéré de 1,200 fr., et ils demandent 3,400 fr. de l'édition originale. PariSf Z>. Thierry, in-4®. M. Fontaine évalue l'édition in'12, 2,400 fr. — Contes. Amsterdam (Paris), 1762, 2 vol. in-8'*, mar., rel. ancienne, 1,200 fr. Edition des Fermiers-généraux, très-recherchée aujourd'hui. ' Voir le Guide de V amateur ^ par M. Cohen, 1876, col. 232. C'est également au prix de 1,200 fr, que ces deux volumes figurent au. Catalogue de M. Fon- taine et à celui de MM. Morgand et Fatout. Parnasse satyrique du sieur Théophile. S. 1. .{Hollande), z66o, pet. in-12, mar. Bauzonnet, 1,180 fr. — 42 — Très-bel exempl. d*iin volume des moins édi- fiants, mais où Théophile (Viaud) ne figure que pour une faible part; le reste est de Modn, de Sigongne, de Régnier, etc. Moins cher habituellement: 265 fr. Potier; 300 fr. Brunet; 600 fr. H.. Bordes, (exempl. No- dier, 77 fr. en 1844); observons cependant qu'en 1869, à la vente ditin Amateur (£. Martin), un bel exempl. arriva à i,*ooo fr. On fait entrer ce volume, tout comme bien d'autres, dans la col- lection des Elsevier, quoiqu'il n'ait pas été exé- cuté dans leur officine. LENIO SALENTINO(Ant.). Oronte gigante. Vinegia, 1531, bellerel.du xvi« siècle, 4,400 fr. Edition très-rare et la seule de ce poème che- valeresque. Exempl. aux chiffres de Henri II et de Diane de Poitiers. PLAUTUS. Comœdiae. Lugd. Batav, 1664, in-8<', mar., 2,500 fr. Ce prix très-élevé provient de ce qu'il a là un très-bel exempl. aux insignes de Longepierre (H.-B. de Requeleyne, baron de Longepierre). Mystère deà Actes des Apostres ^par A. et S. Gréban). Paris, N. Cousteau, i537> in-fol., mar., rel. ancienne, 3,000 fr. Un exempl. qui avait été, en 1806, payé 160 fr. Delaleu, revendu 1250 J.-Ch. Brunet; voir VHistoire du théâtre françois, par les frères Parfaict, t. II, p. 386 ; les Mélanges tirés d'une . grande biblioth, y t. IV, p. 360. — 43 — MOLIÈRE. Œuvres. Paris, 1739, 8 vol. in-i2, mar. Derome, 5,000 fr. Les jolies figures gravées par Punt d'après Boucher étaient jointes à cet exempl., payé suc- cessivement 140 fr. Ourches; 181 fr. Duriez; 169 fr. Pixérecourt. De beaux exempl. n'avaient pas, il y a une trentaine d'années, dépassé 600 et 820 fr. aux ventes La Bedoyère et Soleinne. LONGUS. Amours de Daphnis et Chloé, trad. par Amyot. S. 1., 1718, pet. in-8S 2,150 fr. Prix élevé que justifient à peine les armes du duc de Luxembourg appliquées sur une médiocre reliure en mar. vert. . De beaux exempl. 150 à 300 fr., ventes Van der Helle, Potier, H. Bordes, etc.; un 740 fr, Em. Martin; un autre, relié par Derome, 880 fr. en février 1878. L'exempl. que possédait J.-Ch, Brunet atteignit le prix exorbitant de 6,000 fr., grâce à une très-belle reliure à mosaïque. Nodier a consacré à cette édition le chapi- tre XXVIII (p. 219 - 222) de ses Mélanges extraits d'une petite bibliothèque {Paris, 1829, in-8°) ; d'après lui, « ce livre ne mérite sa répu- tation sous aucuQ rapport, cat l'impression est des plus communes et les dessins plus que médiocres. Il n'est pas exact qu'il n'en ait été tiré que 250 exempl.; telle était sans doute l'in- tention du Régent, *mais on sait comment les grands seigneurs suivent les volontés des princes. et comment les imprimeiiTS ei&atent les ordres des grands seigneurs qai font îaiprimer. > PETRONIUS. Satyricon. Amstelodami, 1669- 1671, 3 tom. en t vol. iaSf, mar., belle rel. de Boyet, 4)000 fr. (acheté par M. le baron de Rothschild); k la vente Noailles, en 1836, il avait été payé 4 1. st. 16. BONNOR. L'Arbre des batailles. Paris. A, Vêrard, 1493, in-folio, cuir de Russie, 1,450 francs. Exempl. Duriez, 210 fr. en 1837 et 240 fr. Essling. A la vente delab^belte bibliothèque du comte d'Ourches en 1811, 40 fr. seulement. Voir un mémoire de Sallier dans le recueil de l'Académie des Inscriptions, t. IX, et les Mélanges d'nne grande bibliothèque, t, D. La première bataille que décrit l'auteur est celle livrée dans le ciel contre Lucifer; vient ensuite une explication de l'Apocalypse, le récit de la fondaticn de Troye par Saturne, l'entrée en campagne d'Annibal, duc de Carthage, avec 30,000 éléphants. M. Beugnot (Assises de Jêrmalem, préfece) dit que V Arbre des batailles ne justifie nullement son titre; l'au- teur n'étant ni juge, ni militaire, connaissait peu la matière dont il traitait. Meliadus de Leonnoys. Paris, 1528, in-folio, belle reliure de Kœhler, 2,000 fr. Une analyse de ce roman, qui fait partie du cycle de la Toôfe ronde, se trouve dans les — 45 ~ M£langes extraits d'une grande bibliothèque, t. XIV, p. 14; voir aussi U Bibliothèque des ro^ mans, février 1776, t. 34; VHistory of fiction^ par Dunlop, t. I. p. 247-255. Les Fais et Proesses du chevalier Jason, par Raoul Lefëvre, s. 1. ni d. in-fol. mar. 7,600 fr. (Voir la note, n® 439.) Ce n'est pas l'édition imprimée avec les carac- tères de^Caxton et qui serait encore plus chère; c'est celle de 31 lignes à la page, qui ne dépassa pas 39 fr. Gaignat et 29 fr. La Vallière, mais qui du moins fut payée 31 1. st. Heber et 520 fr. Ess- ling. On voit que depuis elle a fait son chemin. RABELAIS, Œuvres. Paris, 1553, in-i6, veau, reliure du xvi« siècle. Première édition renfermant les quatre livres sous un titre collectif (Rabelais mourut la même année); elle est fort rare; leA/afif^/, IV, 1055, n'en cite aucune adjudication; un exempl. aux armes de Louis XIII, a été payé 650 fr. vente Chedeau. Voir J. Ch. Brunet, Recherches sur les éditions originales de Rabelais^ 1852, p. 117. Le cinquième livre ne parut qu'en 1564; les opinions des critiques sont très-partagées au sujet de son authenticité; ce n'est pas ici le lieu d'a- border cette question. LOUVET, Faublas. Paris, an IV, 4 vol, in-8, mar. Trautz-Bauzonnet, 3,750 fr. Exempl. papier vélin, 27 fig. avant la lettr^^ dont trois doubles par Marillier, offrant des diffé- - +6 - . , rences. Ce prix est d'une extrême exagération. DESPERRIERS , Nouvelles Récréations. Lyon, Granjon, 1558, in-4, mar. Trautz-Bauïon- net, 3,000 fr. imprimé en caractères de civilité (i), Prix bien supérieur à ceux payés jusqu'alors; 700 fr. Véméniz; 605 fr. baron Pichon; 900 fr. Leb. de Montgeimon. BOCCACIO. Il Decamerone. Venetia, 1542, in-i6, 1,030 fr. Ce prix est dû à une charmante reliure du xvi» siècle, à volutes et rinceaux de feuillages, de la plu3 délicate exécution. -^ II Decamerone. Londra (Parigi), 1757, 5 vol. in-8', mar.,rel, du temps, 2,000 fr.Exempl. aux armes de L.-C. de Choiseul, évéque d'Evreux, plus tard archevêque de Cambray. Nous croyons, sauf meilleur avis, que les trop joyeux récits du conteur florentin, illustrés par Boucher, Gravelot et Eisen, n'auraient pas dû trouver place dans la bibliothèque d'un prélat. Les Quinze joyes de mariage. Paris, in-4*^, riche rcl. Trautz-Bauzonnet, 1,760 fr. Édition non citée au Manuel, lequel en men< tionne un assez grand nombre; les plus anciennes sont devenues introuvables. De curieux détails bibliographiques dans la très bonne édition qui fait partie de la Bibliothèque elzévirienne (Paris) (i) Le priviljn gnalifia cet caracrttrcs de ielfrts/rancoisex t^art lU main. La pnniiBr ïol. in-S- du Milanga nubliCg par U S lima de ce génie. — 47 — i853> in-i6. Voir au sujet de cette facétie ingé- nieuse, circonstance des moins communes» V Enigme des Quinze joyes de mariage dans les Enigmes et découvertes bibliographiques, par P.-L. (Paul Lacroix), Jacob. (Paris, 1866, in-i2). ESTIENNE (Henry). Apologie pour Hérodote. La Haye, 1736, 2 tom. pet. in-8®, mar. Padeloup, 1,100 fr. (i). Exempl. de Randon de Boisset,* amateur des plus délicats dont la bibliothèque, très bien' choisie, fut vendue en 1777; 1,450 articles pro- duisirent 65,074 fr., somme fort élevée pour cette époque; presque tous les volumes étaient reliés par Padeloup ou par Derome. CICERO, Opéra. Amstelodami, D. Elzevier, 1661, 2 vol. in-4®, mar., belle rel. de Du Seuil, 3,000 fr. Encore un témoignage de Tidolâtrie qu'inspi- rent certaines reliures. C'est un beau livre, mais les in-4<', les in-folio grecs et latins sont loin de valoir ce qu'ils valaient jadis. Le Manuel indique des ventes de 78 à 275 fr. Le Livre appelé Mandeville. Lyon, Buyer, in-fol. mar. Thibaronj 6,250 fr. (acheté par M. de La Carelle). Le Manuel décrit en détail ce volume dont il ne mentionne aucune adjudication. La relation des voyages du chevalier anglais John Mandeville, (i) Ces volumes avaient figuré en 1837 dans la vente de M. de Noailles à Londres ; 4 1. x5 sh. — 49 — par Lewis ; elle fut remplacée par une autre. En 1784, cette Chronique ne dépassa pas 10 francs, vente La Vallière; 1,100 fr. tnar. Chedeau en 1861. BOSSUET, Discours sur l'histoire universelle. PariSf 1681, in-4", mar. Du Seuil, 6,400 fr. Exempl. en grand papier, aux armes du chan- celier Le Tellier. Il s'agit d'un des chefe-d'œuvre de la langue française et du hlason d'un magis- trat illustre; toutefois le prix est élevé. — Histoire des variations. Paris, 1688, 2 vol. in-4<', mar. Du Seuil, 1,850 fr. Monstrelet. Paris^ A. Vérard, s. d. 3 tom. en 2 vol. in-fol. veau, 3,250 fr. Cet exempl. avait été payé 8 liv. st. 12 sh. à la célèbre vente du duc de Roxburghe (i) en x8i2, il fut en 1836, adjugé à 22 liv. 10, Heber. Chronique du Roy Loys unziesme. Paris, 1558, in 8°, mar., 2,650 fr. Exempl. aux armes et aux chiffres de J.-A. de Thou et de sa pre- mière femme. Bref et Sommaire recueil... de la joyeuse et triomphante entrée du roy Charles IX à Paris. • (x) La vente des livres du duc de Roxburghe est restée célèbre en Angleterre, surtout à cause du prix énorme, 2,260 liv. st. qu'attei- fnit un exemplaire du Décamiron de 1472 ; vivement disputé par lord penser an marquis de Blandford, il resta à ce dernier ; ce lîit pour célébrer cet événement mémorable dans les fiastes delà bibliomanieque fiât fondé le Roxburghe Cluh qui, limité à 3x membres, se réunit une fois par an, et qui, après avoir débuté par des réimpressions tirées à très- petit nombre, est entré dans la voie plus satisfaisante d'adopter un tirage moins restreint. Le Manuel du Libraire, donne à la fin du 6* volume, une liste de ces pnblications; voir aussi le Bibliogr. Manuaido Lowndes, et Martin, SooAs ^rivàUh prinied. — 50 — Paris, 1572, in-4', vél., 1,220 fr. (Un autre exempt, mar., 600 fr. vente Ruggieri). Les relations des solennités de ce genre figurent aujourd'hui parmi les livres d'un grand prix. Le Manuel en enregistre un certain nombre. Recueil des Portraits en vers et en prose {par M"e de Montpensier et autres). Paris, 1652, in-S", mar., rel. ancienne, 4,000 fr. Exempl. de dédicace aux armes de Mademoi- selle ; ce qui justifie k peine un prix aussi exa- géré, résultatde la concurrence acharnée de deux bibliophiles dont aucun ne voulait subir l'affront d'une défaite. Ce n'est qu'une seconde édition, n'ayant pas, comme la première, in-4"', '^ mérite de n'avoir été tirée qu'à très-petit nombre; à la vente Giraud, en 1854, un exempl. fut cédé à 154 fr. La Légende des Flamens. Paris, 1522, in-4°, vél. (reliure primitive), 1,410 fr. En 1813, on paya 20 fr. un exempl. qu'on au- rait eu à 6 fr. quelques années plus tôt. Van Praet, t. V., p. 126, décrit l'exempl. de la Biblioth. na- tionale; un autre exempl. également sur vélin, adjugé à 375 fr., vente Mac-Carthy, estentré dans la BibUotkeca Grenvilliana, léguée au Musée britannique. FLÉCHIER. Histoire du cardinal Ximenèz. Paris, €693, in-40, mar. Du Seuil, 1350 fi:. BRANTOME. Œuvres. La Haye, 1740, 15 v. pet. in-i2, mar., rel. ancienne, 1,100 fr. _ 51 — Cette édition assez jolie, mais laissant à dési- rer au point de vue du texte, est depuis quelque temps, au rang des livres précieux; 300 fr. A, Beitin, revendu 400 fr. Solar; 420 fr. Gail- lard, revendu 526 fr. Poder; 450 fr. La Bédoyèrc en 183g. VENTE DIDOT EPUIS bien des années, la bibliothèque de M. Ambroise-Firmin Didot jouissait d'une réputation européenne; on, savait que ce typographe illustre, que cet éditeur si distingué, littérateur éclairé et érudit comme on Tétait à Tépoque d'Henry Estienne, était en même temps un bibliophile des plus fervents, possédant pour les monuments primitifs de l'imprimerie, pour les ouvrages qui attestent les progrès de Tart (notamment de la gravure sur bois) pour les édi- tions originales de nos classiques, un culte aussi fervent qu'éclairé. « Aucune vente publique n'était annoncée en - 54- > Belgique, en Hollande, en Angleterre, e ■ Italie, qu'il n'y poursuivît l'acquisition de > incunables et des éditions hors ligne qu'on ; > avait signalées. > C'est du 7 au 15 Juin qu'a eu lieu la vent Didot; elle a occupé sept vacations; le cata logue, rédigé par M. Ad. Labitte (etceci dîspens de tout éloge), comprend 715 numéros; le 70 premiers sont relatifs à des manuscrits doi nous ne nous occuperons pas, tout en disax cependant que le numéro 40 (La Coche le Débat d'amour, par Marguerite, reine de Na varre), a été adjugé à 20,000 fr. (à M. le baroi James de Rothschild) ; il avait en 1869 été pay 8,220 fr. à la vente de M. le baron Jérôme Pi chon. Un autre manuscrit, les Chroniques de Nor mandie, n° 64, est arrivé au prix de 51,000 fr. et il est devenu la propriété de la ville de Rouen Le total des adjudications a été de 754,418 fr c'est le chiffre le plus élevé qui, en ce genre, ai jamais été atteint en France ; la bibliothèque di duc de La Vallière, la plus riche qui ait éfe formée au xviii= siècle, produisit 405,000 fr. {01 sait qu'une portion seulement, les manuscrits e les livres précieux, furent livrés aux enchères), I< surplus, 36,000 volumes environ, achetés er bloc par M. de Paulmy, et revendu au comti d'Artois, forme le fond de la bibliothèque â< l'Arsenal. En 1816, la riche collection, formée & ToU' — 55 — louse p^r le comte de Mac-Carthy-Reagh, (ut vendue à Paris par les soins de MM. de Bure; les plus précieuses éditions du xv« siècle, les exemplaires sur peau vélin y étaient en grand nombre; on atteignit 404,746 fr., non compris quelques articles retirés sans enchères. Observons d'ailleurs que la vente dont nous allons parler ne comprend qu'une portion de l'éton- nante bibliothèque formée par M. Didot; tout ce qui concerne la théologie, les sciences et les arts a été réservé pour d'autres enchères; personne n'ignore.qu'en fait de manuscrits liturgiques à mi- niatures, on verra alors surgir deâ^ésors du pre- mier ordre. M. A.-F. Didot avait entrepris de publier le catalogue raisonné des livres précieux qu'il pos- sédait; malheureusement il n'a accompli qu'une faible partie de son projet; la première livraison 85o fr. SANNAZARII Opéra. Venetiis, Manutius, 1535» in-8% s,8oo fr. Exempl. Grolier; parfaite conservation ; adjugé — 6o — à Londres en 1827 à 13 liv. st. (vente Dent), cet cxempl. fut payé 2,700 fr. en 1863, à la vente Léopold Double, et il fut revendu 2,050 fr. en mars 1863. Le Roman de la Rose. 5. /. ni d. (Lyon, vers 1485), in-fol., riche rel. de Trautz-Bauzonnet, 5,500 fr. Nous avons vu figurer à la vente Turner un exempl. de la même édition. Une autre édition, s. 1. ni d., 1650 fr., mar. Cape. Le Manuel ne mentionne aucune adjudi- cation. — Paris, (Vérard, s.d. mais vers 1496) in-foL, somptueuse reliure de Lortic) 8,000 fr. Exempl. sur vélin avec miniatures. C'est celui qui avant 1830, fut adjugé à Londres 30 liv. st. g et 16 1. 16. Deux feuillets manquants ont été refaits avec perfection. On ne connait que deux autres exempl. sur vélin; ils sont tous deux à la bibliothèque nationale; Van Praet les décrit minutieusement. CHRISTINE DE PISAN. Les Cent hystoires de Troye. Paris, 1522, în-40; belle rel. de Hagué, 1,400 fr. Le prix le plus élevé cité au Manuel, 500 fr. ; à la vente Téchener en 1865, un exempl. relié en veau, 700 fr. Dans une vente faite en 1836, sous le nom de Van Berghem, un exempl. assez médiocre, relié en veau, fut payé I9I50 fr. mais à une époque funeste pour les propriétaires de — 6i — livres, en 1849, un autre exempl. relié en mar. n'alla pas au-delà de 64 fr., vente Taylor. CHARTIER, (Alain). LesFaiz. Paris, Pierre leCaron, (s. d., mais vers 1489) in-fol. Trautz- Bauzonnet, 1,450 fr. Exempl. adjugé 680 et 795 fr. aux ventes L. Double et Desq. FRANC (Martin). Le Champion des dames, (s. l. ni rf.), in-fol., mar. Derome, 1,130 fr. Payé 1,050 fr., vente L. Double. « Lestrif de fortune, (s. 1. ni d., mais Bruges, Colard Mamiofiy vers 1477), in-fol., mar. Dura, 21,500 fr. Les ouvrages imprimés par Colard Mansion sont d'une rareté extrême. On ne connaît que cet exempl. et un autre à la bibliothèque Sainte- Geneviève. L'exempl. Didot avait successivement paru aux ventes Heber, 38 liv. st., et Essling, 1,500 fr., M. Yéméniz Tacheta, et le fit relier avec luxe ; il fut à sa vente adjugé au prix de 7,000 fr. à M. Asher, libraire à feerlin^ qui le * céda à M. Didot. , Ce volume est décrit dans la notice de Van Praet éwt Colard Mansion, et dans les Annales de la typographie néerlandaise au xv« siècle, par Campbell, La Haye, 1874, n® 759. Cet Estrif, mélange de prose et de vers, est un dialogue entre la Fortune et la Vertu devant le tribunal de la Rai- son. Voir P. Paris, Manuscrits français 9 1. V, p. 123. — 62 — VILLON. Œuvres. Parist 1533, pet. in-8«, mar. Lortic, 2,000 fr. Prix que Ton sera peut-être tenté de regarder comme élevé; il est bien inférieur cependant à celui qu'obtint en 1870 (vente Potier) un autre exempl. de la même édition, mais il faut ajouter que ce dernier avait une reliure signée d'un nom magique : Trautz-Bauzonnet; 2,500 fr. MESCHINOT, les Lunettes des princes. S. 1. ni d. in-4°, mar. rel. du xviii^ siècle^ 1,600 fr. Payé 575 fr. vente Solar. Un autre exempl. 850 fr., Yémêniz, (voir la note du cat. n"" 832). n existe de nombreuses éditions de ce poëme qui eut un grand succès lors de sa publication et dont il est impossible de lire aujourd'hui deux pages. Il est très-permis de croire que certains livres fort prônés de nos joui^ par l'esprit de partie seront, bien avant trois siècles^ appréciés à leur juste valeur, c'est-à-dire tombés dans le néant où Meschinot a été précipité. Quoiqu'il advienne, les vieilles éditions des Lunettes n'étaient pas chères il y a une trentaine d'années; des exempl. reliés en mar. 79 et 80 fr. ventes Essling, et M*** en 1850. MARTIAL de Paris, Vigilles de la mort du roy Charles Septiesme. Paris, 1493^ in-fol., mar. Trautz-Bauzonnet, 1,200 fr. Exempl. payé 775 fr. vente Solar et 1,000 fr. L. Double; un moment il avait appartenu à M.Coppinger, bibliophile exclusif et qui n'admet- -63 - tait dans sa collection que des livres imprimés en caractères gothiques; elle ne fut pas mise en vente publique, et elle fut dispersée à l'amiable. COQUILLART. Les Droitz Nouveaulx. PariSf Veufve J, Trepperel^ (vers 1512) in-40, mar., ancienne rel., 3,200 fr. ExempL ayant fait partie de la collection d'Armand Cigongne, et compris dans la vente des doubles du duc d'Aumale; \eManuel,SLpThs avoir indiqué des adjudications de 36 à 99 fr. ajoute : « ce livre serait plus cher maintenant; » en effet, il fut payé 820 fr., Téchener en 1865 (exempl. Coppinger), et ce prix s'est trouvé quadruplé. GOBIN. Les Loups ravissants, (s. ^. mais vers 1503) in-4**, mar. Bauzonnet, 1,300 fr. Payé 700 fr. vente Yéméniz ; un exempl. relié en mar., n'avait pas dépassé 14 livres 10 sols, vente La Vallière. Ce livre a d'ailleurs un autre mérite que celui d'une grande rareté; c'est une vive et souvent fort curieuse satire. (Voir Viollet le Duc; Biblioth. poétique^ 1. 129). Ce volume est orné de 2î gravures sur bois ^'une naïveté singulière; une d'elles est reproduite dans l'ou- vrage de Langlois, sur les Danses des morts (Rouen, 1852) pl.XXXVIIL On trouve dans Van Praet j (Catalogue des livres sur vélin) t. IV, p. 93, une minutieuse description de ce livre pré- cieux. CRETIN, Chàntz royaulx. Paris, 1527, in-8«, mar. Bauzonnet, î,ooo fr. -64- Exempl. ayant appartenu à la reine Marguerite de Navarre, circonstance qui a sensiblement accru le prix de ce volume; autrefois il n'était pas cher (lo fr. Méon, 37 fr. Lair) et plus tard 120 et 125 fr., ventes Aimé-Martin et A. Bertin. GRINGORE (Pierre). Les Folles entreprises. Paris, Pierre le Dru (1505) pet. in-8% mar., ancienne rel., 1,350 fr. Un|des deux exempl. connus'sur vélin; succes- sivement vendu 51 fr. La Vallière, 7 liv. st. 17, 6 Heber et 1,050 fr. Brunet. L'autre exempl. fut acheté en 18 16, 185 fr., vente Mac-Carthy par Renouard qui l'inscrit dans son catalogue, t. III, p. 8., sans observer qu'il a appartenu à Diane de Poitiers; ce très précieux volume fait aujourd'hui partie des riches collections de Mgr. le duc d' Au- male. Gringore. Heures de Notre-Dame, translatées en françois. Paris (s. d.) in-4*, mar. Niédrée, 1,950 fr. On ne connait qu'un autre exempl. sur papier, et il appartient à M. le baron James de Rothschild. La note du catalogue Didot, n° 185, donne des détails intéressants au sujet de ce précieux volume. Un exempl. sur velin de la même édition, reliure du temps, en veau noir, 1,400 fr. Les 4 feuillets de pièces liminaires manquaient, ce qui explique le prix relativement peu élevé obtenu par ce volume, probablement unique. 1 -65- M. Didot possédait également la seconde édi- tion des Heures dont il s'agît; le catalogue, n^ 187, donne des détails au sujet de ce volume qui, revêtu de veau noir, reliure du temps, a été payé 2,200 fir. Labuzé en court (par René d*Ânjou, roi de Sicile) (s. /. ni d,) in-4% 34 fts., Inar. Hagué, 1,900 fr. Édition non décrite. Il en existe plusieurs antérieures à l'an 1500 d'une extrême rareté; deux d'entre elles furent adjugées 21 et 24 fr. vente La Vallière ; de beaux exemplaires arrive- raient sans doute aujourd'hui â 2,000 fr. tout au moins. Le Manuel transcrit le singulier quatrain placé au recto du dernier feuillet. Voir sur cet ouvra;ge la Biblioih, des romans^ mars 1778, et Bodin, Recherches sur VAnjou, t. II, p. 17; M. de Villeneuve-Bargemont en a donné une analyse étendue dans son Histoire de René d'Anjou, t. il, p. 446-458. Heures de Nostre-Dame erf francoys et en latin. Paris, Ant. Vérard, s. d, (1488) pet. in-8% somptueuse reliure ' de Trautz*- Bauzonnet, 2,500 fr. Consulter la note, n* 214, au sujet de cet exempl. peut-être unique. Le Chevalier aux dames. Mets, Gaspart Hochfeder, 15 16, in-4°, riche rel. de Bauzonnet, 11,100 fr. Exempl. Yéméniz, payé 2,075 fr. De beaux exempl. n'avaient été payés que 16 à 36 fr. dans ~ 66 ^ de grandes ventes du siècle dernier; on fut tout surpris, en 1839, de voir un très bel exempl. atteindre 671 fr. chez Pixérecourt qui l'avait payé 120 fr. en 18 19. Ce volume est orné de 25 gra- vures sur bpis assez grossières et qui se répètent, MAROT. La Suite de l'adolescence Clémen- tine. Paris, 1534, P^t. in-8^ mar.Duru, 1,400 fr. On ne cite aucune adjudication de ce très-rare volume. L'adolescence Clémentine. Lyon, G. BoulU, 1534. La suite, 1534, in-i6, 2 parties, 152 et 56fts; riche rel.de Trautz-Bauzonnet, (elle a coûté 300 fr.) 3,200 fr. Exempl. Yéméniz, payé 1,800 fr. L'Enfer de Clément Marot. Lyon, Est. Dolet, 1542, pet. in-8', mar., Thompson, 1,200 fr. Ce volume payé 47 fr., vente Nodier en 1844, fut acquis par M. Didot à celle d'Yéméniz au prix de 570 fr. Il faut entendre par le mot enfer la prison où fut jeté Marot. Son éditeur Dolet, ayant eu le même sort, écrivit un Second enfer qui, imprimé trois fois à Troyes et à Lyon en 1544, à reparu en 1830, grâce aux soins de M. Aimé-Martin. BAIF. Œuvres en rime. Paris, 1572-1574, 4 vol. ih-8'», mar. Lortic, 1,180 fr. Exempl. in- diqué comme étant en grand papier. Il est rare de trouver les 4 volumes réunis ; le Manuel signale des adjudications de 40 à 205 fr. ; -67- cesprix sont bien dépassés : i,ooo fr. Sainte- Beuve ; 1,445 fr. H. Bordes. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE. Les diverses Poésies. Caen, Ch. Macé, 1612, petit in-8**, mar. Cape, 1,200 fr. Prix fort modéré en comparaison de ceux aux- quels ont été portés d'autres exempl. de ce vo- lume très-rare et recherché depuis quelques an- nées avec la plus vive ardeur ; en 1839. et 1844, il n'avait pas dépassé 80 et 155 fr. ventes Pixére- court et Nodier; depuis il a été payé 2,850 fr. baron Pichon, 3,100 fr. Sainte-Beuve, 3,000 fr. Potier, 1,850 Benzon. Voir le catalogue des libraires Morgand et Fatout, 1877, n" 3044 (i). M. J. Travers a publié à Caen, en 1869, une nou- nelle édit. de ces Poésies; il en a été tiré trois exempl. sur peau vélin. LA FONTAINE, Elégie. In-40, 2 fts., mar. Lortic, 1,200 fr. Edition originale de la célèbre élégie « aux n3miphes de Vaux. » Prix très-élevé qu'explique, en partie du moins, l'adjonction d'un précieux autographe de La Fontaine, le brouillon deTOde pour la paix (1671). — Fables. Paris, 1755-59, 4 vol. gr. in-fol., mar. Padeloup, 3,550 fr. Exempl. en grand papier de Hollande. Un autre exempl. aux armes du maréchal de Mont- (x) M. Fontaine inscrit un exemplaire à son catalocnie de 1877 tQaâA il o' indique pas de prix ; ce volume lui parait impayable. — 68 — morency-Luxembourg, est porté à 8,000 fr. cat. A. Fontaine, 1875. ^ la vente Leb. de Montger- mon, janvier 1876, mar. rouge, 2,000 fr. — Contes. Amsterdam (Paris), 1762, 2 vol. in-8<>; belle rel. de Derome le jeune, 2,400 fr. , Exempl. Renouard, payé 1,100 fr. en 1854; choisi sur plusieurs exempl. en feuilles et avec un grand nombre de figures ajoutées, mention- nées en détail, Cat, d'un amateur^ t. III, p. 25. — Contes. PariSf Didot, an III, 2 vol. in-12, mar. Motet, 1,219 fr. Exempl. en grand pap.; quelques figures ajoutées. DORAT. Les Baisers. La Haye, 1770, in-8<*, riche rel., Lortic, 1,300 fr. Exempl. en grand papier. Les illustrations^ d'après Eisen, donnent seules une très-haute va- leur à ce volume, longtemps délaissé. En 1839, à la vente Pixérecourt, un exempl. en papier de Hol- lande, relié en mar., ne dépassa pas 10 fr., mais en 1875, ®t ^^ 1876, aux ventes Benzon et Leb. de Montgermon, on paya 1,025 fr- ^^ ï>o5o fr. GUEDRON et BOESSET. Airs de cour à 4 et 5 parties. Paris, Ballard, 1608-1628, 10 parties en I vol. in-8**, oblong., mar., ancienne rel., 2,350 fr. Exempl. de dédicace à Louis XIII ; voir n® 395 du catalogue une note de M. Paul Lacroix, qui donne sur ce volume de très-curieux renseigne- ments. -69- LABORDE (J.*B.). Choix de chansons mises en musique. Paris, 1773, 4 vol. in-8<>, mar., ancienne rel., 2,250 fr. Ce recueil jadis délaissé, est aujourd'hui Tobjet des plus vives convoitises ; il y a trente à qua- rante ans il était à vil prix; un exempl. rel. par Derome et avec la plupart des eaux-fortes, 50 fr. Pîxérecourt en 1839; 20 fr. VioUet le Duc; en x855i 81 fr. vente De Bure; mais en 1875, 1,553 ^^' Benzon; en 1876, 4,250 Leb. de Mont- germon (exempl, Yéméniz, payé 805 fr.). Un exempl. unique sur vélin avec les dessins origi- naux, 7,050 fr. vente Radziwill; il est entré dans la riche bibliothèque du duc d'Aumale. Les vers de LaBorde sont des plus médiocres, mais les estampes, en partie d'après Mpreau, sont charmantes. c Encore un de ces recueils dont les estampes 9 font toute la recommandation. Si La Borde ne » s'était pas très-maladroitement brouillé avec » Moreau, après l'achèvement du premier vo- j> lume, entièrement dessiné et gravé par lui, les » quatre seraient de la même main, et un recueil j> de ces estampes, toutes dessinées et gravées » par un homme, aussi supérieur, serait un » monument de gravures vraiment remarquable » et que l'on rechercherait malgré la futilité 3> et le défaut absolu d'intérêt de la collec- 7> tion. » (Renouard, Cat, d'un amateur, t. III, p. 42). 5 -,-ft ..^> — 70 — Un exempl. est mis à 4,000 fr. au catalogue Morgand etFatout, 1878, n« 1338. DANTE. La Comedia. S. L (FoHgno)^ Nu- meister, 1472, in-foL, mar,, 1810 fr. Exempl. couvert de notes manuscrites du poète Luca Pulci. Edition regardée comme la première ; le Ma- nuel en signale des adjudications de 400 à 1325 fr. Voir Colomb de Batines, Bibliografia dantesca, Prato, 184s, p. 12-15. On connaît d'ailleurs un certain nombre d'exempl.; bibliothèques natio- nales à Paris et Maz'arine; biblioth. de Vienne, de Copenhague, LaurenziafM, à Florence ; deux au Musée britannique, fonds George III et Gren- ville; chez lord Spenser, chez le duc de Devon- shire, etc. PETRARCA.Le Cose volgari. Vinegia, Aldo, M. D. L, pet. in-8®, mar., rel. ancienne, 8,000 fr. Exempl. sur peau vélin; payé 3,350 fr. à la vente du marquis Terzi, de Bergame, à Paris, en mars 1861 ; Van Praet, Catalogue^ t. IV, p. 125, indique huit exempl. sur vélin; celui de la biblio- thèque nationale fut acquis pour 180 fr. seule- ment à la vente Mac-Carthy en 18 17; il y en a un de la plus grande beauté chez lord Spenser. Le premier (et le second) volume du triom- phant Mystère des Actes des Apostres, par A. et S. Gresban. Paris, 1537, in-fol., rel. ancienne, 4,000 fr. -71 - Mistère de la passion ioué à Paris et Angiers. PariSf Anth. Vérard (avant 1490), in-fol., rel. de Koehler, 1,600 fr. Cet exempl. est signalé comme probablement le même que celui du prince d'Essling, adjugé à 935 fr. et comme provenant de la bibliothèque de Mgr le duc d'Aumale. Maistre Pierre Pathelin (s. d., mais vers 1500), in-4<>^ 3ofts, riche rel., 5,100 fr. Edition avec la marque de Pierre Le Caron; sa rareté est telle qu'elle n'est pas mentionnée au Manuel. P. CORNEILLE. Théâtre. 1664-66, 4 vol. in -8°. — Poèmes dramatiques de Thomas Cor- neille, 1666, 2 vol.; ensemble 6 vol. in-S^^ mar., ancienne rel., 14,400. Edition dont l'importance est signalée dans Texcellente Bibliographie cornélienne de M. E. Picot. Exempl. adjugé à 140 fr, vente A. Bertin, et 487 Solar; il a singulièrement augmenté de prix. Diverses pièces de Corneille , éditions origi- nales, se sont vendues de 90 à 180 fr. ; Sopho- nisbe, 1663, est allée à 250 fr. . MOLIÈRE. Œuvres. Paris, G. Quinet, 1666, 2 vol. in-i2, riche rel. Lortic, 1,950 fr. Première édition avec une pagination suivie. Renvoyons pour tout ce qui concerne cette édition et les suivantes à Texcellente Bibliogron phie moliêresque de M. Paul Lacroix, chef- d'œuvre de recherches infatigables et d'exactitude. — 72 — Œuvres. Pari$, Thierry et Barbin^ 1674-75, 7 vol in-i2, mar. (Smeers), 2,000 fr, M. Paul Lacroix a constaté dans une notice intitulée ; la Véritable édition originale de Mo- lière. {Paris ^ A. Fontaine^ 1873), que celle-ci donne le véritable texte revu et corrigé par Mo- lière, peu de temps avant sa mort. Un biblio- graphe aussi laborieux que savant, M. Pierre Deschamps, avait déjà, dès 1860, signalé l'impor- tance de cette édition dans une note du cat. Solar. . L'Amour médecin. Paris, Th, Gérard, 1672, in-X2, mar. Lortic, 1,430 fr. Ce prix et les suivants, fort élevés sans doute, sont d*kccord avec les évaluations des grands libraires parisiens. Le catalogue de M. Fontaine offre les éditions originales des Fourberies de Scapin, 2,000 fr. ; l*Ecole des femmes, i,BiQoïr.;le . Sicilien, 2,500 fr.; Amphytrion, 2,000 fr.; Psichéy 2,500 fr. ; les Femmes savantes, 3.000 fr. De leur côté, MM. Morgand et Fatout (cat. de 1878), inscrivant le Dépit amoureux et le Mariage forcé à 1,500 fr. chaque; l'Avare. et George Dandin,, 1,700 fr. Tun et l'autre; les Fourberies de Scapin, à 2,700 fr. George Dandin. Paris, J. Ribou» 1,669, in-X2, mar. Duru, 1,000 fr. Le Misanthrope. Pam, 3^. Ribou, 1667, in-12, mar, Lortic, 1,300 fr. Le Tartuffe. Paris, J. Ribou, 1669, mar. Lortic, 1850 fr. — 73 — Les Plaisirs de Tlsle enchantée. Paris , R. Ballard, 1664, in-fol., mar., ancienne rel., exempl. aux armes de Colbert, 4,500 fr. Lg Manuel ne signale pas cette édition; elle donne pour la première fois la Princesse d'Elide; M. Didot Ta décrite en détail dans son Cata- logtce raisonné, n® 948. Ce n*est que depuis une vingtaine d'années que les éditions originales des comédies de Mo- lière ont acquis une valeur qui n'a cessé de s'ac- croître. En 1844, à la vente Soleinne, une réu- nion complète (moins les Fourberies de Scapin) fut adjugée à 465 fr.; M. Victor Cousin en fut l'acquéreur. (Voir le catalogue de cette admi- rable bibliothèque rédigé avec le plus grand soin par M. Paul Lacroix, n® 1,296, t. I, p. 274-278). RACINE. Œuvres. Paris^ Barbin, 1676, 3 vol. in-i2, mar. Lortic, 2,000 fr. Première édition originale collective des neuf pièces représentées jusqu'à cette époque ; elle a été payée 505 fr. Chedeau, et 490 fr. à celle du docteur Danyau. Tout ce qui concerne les anciennes éditions de Racine sera magistralement mis en lumière dans la Bibliographie racinienne , annoncée par M. Emile Picot, et qui fera un digne pendant à sa Bibliographie cornélienne. Un exempl. de cette édition de 1676 avec les trois pièces qu'elle ne renferme pas, éditions ori- ginales in- 12, 5,000 fr., cat. Fontaine. — 74 -^ Esther. Pam, 1689, in-4«, Athalie, 1691, in-4°, mar. Muller, 1,600 fr. Editions originales. Exempl. Armand Bertin. Ces deux pièces 200 fr., mar., Danyau. A la vente Soleinne en 1844, de beaux exempl., lo fr. Esther; 25 fr. Athalie. M. Fontaine offre Esther à 750 fr., Athalie à 700, et réunies en un volume à 1,400 fr. Phèdre et Hippolyte. Paris, 1677, in-12, mar. Lortic, 1,599 fr., M. Fontaine ne TaVait mise qu'à 1,000 fr. sur son catalogue de 1877, no 858. Edition originale. MM. Morgand et Fatout proposent la Thébaîde Mithridate Britannicus et Bajazet de 1,000 fr. à 1,200 fr. chaque. BONNOR (Honoré de). L'Arbre des batailles. A. Vérard, 1,493, in-fol., mar. Duru, 2,050 fr. Exempl. Yéméniz, payé 1,800 fr. Fier à bras. Lyon, Jacques Maillet, 1489, in-4*, mar, Thouvenin, 3,000 fr. Exempl. Yéméniz, 1,700 fr.; il avait été ad- jugé à 855 fr. vente Bourdillon en 1844. Rédaction en prose d'une chanson de geste dont le texte provençal a été publié en 1829, et le texte français en 1861. Voir Fauriel, Hist. de la litt. provençale, p. 190-228.; Hist. litt, de la France, t. XXII. Le roman en prose est analysé dans les Mélanges extraits d'une grande bibl,, t. VIII, 176; Bibl. des romans, nov. 1777, p. — 75 — 39-^75 Dunlop. Htst. of fiction, t. I, p. 368. M. Paulin Paris ne voit dans Fier à bras qu'une imitation insipide de la mauvaise chronique du pseudo-Turpin. M. Didot possédait un très-précieux manus- crit de Fierabras, xiiP siècle; voir son catalogue raisonné, cpl. 360, n® 978. La Conqueste du grand roy Charlemaigne des Espaignes. Lyon, G.Mareschal et N. Chaus- sard, 1501, in-4*, riche rel. de Lortic, 1,360 fr. C'est le roman de Fierabras avec un nouveau titre et quelques amplifications signalées au cat. Didot, col. 367 ; 940 fr. Yéméniz. Cette relation d'une Conqueste imaginaire eut un grand succès ; le Manuel indique une dou- zaine d'éditions anciennes ; il ne mentionne pas celle de Lyon, Le Prince, 1552, in-4<>; le cat. du libraire Potier, 1863, n® 2604, en propose au prix de 300 fr. un exempl. mal conservé. Au sujet de ces légendes, voir le savant et judicieux travail de M. Gaston Paris sur l'histoire fabuleuse de Charlemagne, 1871, in-8°. Ogier le danois. Lyon, Claude Nourry, 1525, pet. in«fol. riche rel. de Lortic, 2800 fr. Un autre exemple 2200 fr. Yéméniz ; il prove- nait de la vente de Bure, où il avait été payé 780 fr. Il existe des éditions plus anciennes; celle de la veuve Trepperel, s. d, la première de for- mat in-4", 5^0 ^^* vente Chedeau. Ogier a été l'objet d'études en divers pays ; il -76- a paru à Copenhague en 1870, un livre sur Kol- zer Damke; M. Gaston Paris en a rendu compte {Revue critique, 1870, p. 103) : un savant très versé dans l'histoire littéraire du moyen-âge, M. Rajna, a publié dans la Romania (1875, p. 398-436), un mémoire intéressant : Vzzero el Daneze nella litteratura romanesca degV Ita^ liant. Voir aussi Mélanges extraits, t. VIII, 1878; Bibl. des romans, février 1778, p. 71-166, Dun* lop, 1. 1, 449-459 et YHist.littér, de la France, t. XXII. Milles et Amys. Lyon, 01. Arnoullet, 1553, in-4®, mar. Lortic, 1,910 fr. Le Manuel ne mentionne pas cette édition, mais il en signale plusieurs autres ; celle de Paris, J. Bonfons, (s. d, mais vers 1575), 400 fr. vente Chedeau ; 225, Potier ; 230 fr. H . Bordes. M. A.-F. Didot a inséré dans le Bibliophile français {Paris, Bachelin-Deflorenne t. I, p. 154) une notice sur ce roman. Voir aussi la Bibliothèque des romans, 1776, décembre, p. 3-50, VHist. littér. de la France, t. XXII, p. 228, Dunlop, History of fiction, t. I, p. 430-441, et du Roure, Analecia-biblion. t, I. Détails bibliographiques dans VHist. de la poésie Scandinave, par Ed. du Méril, 1839, in-8<>, p. 228. Ce roman se rattache à l'histoire des Quatre fils Aymon. La Cronique et Hystoiredu chevalier Mabrian. Paris, Galliot du Pré, s. d. (1525), in-folio, mar., ancienne reliure, 2,900 fr. Seul exemplaire connu ; — 77 — payé 735 fr. vente Solar (st 1550 fr. L. Double. L'édition de 1530, 250 fr. Essling; celle de Paris, jf.BonfonSj s.d.700 fr. Yéméniz. Voir la BibL des romans, juillet 1778, 1. 1, p. 102-159, et Dunlop, t. I, p. 465. Les Quatre Fils Aymon. Lyon, Claude Nour- ty, 1506, in-4®, riche rcl. de ChamboUe-Duru, 2960 fr. Édition restée inconnue aux bibliographes. Il en existe un assez grand nombre publiées au xv« et au xvi« siècle ; la plus ancienne, sans lieu ni date, mais Lyon, vers 1480. M. Fauriel envi- sage ces récits comme n'ayant aucun fondement historique. Voir la BibL des romans, juillet 1778, t. I, p. 60-102; Goerres, Deutsche Volksbûcher, p. 99-118. M. de Reiffenberg a consacré aux fils Aymon un article dans la Biographie universelle, t. LVI, et M. F. Hénaux en a fait le sujet d'un livre mis au jour à Liège en 1844. C'est l'hystoire du Sainct Greaal. Paris, Phi- lippe le Noir, 1523, 2 tom. pet. in-fol. mar., an- cienne rel. 7,600 fr. Cet exempl. dont la reliure est semée de 4 couronnes, avait appartenu à Louis XIV ; acheté en 1865 3,950 fr. à la troisième vente du libraire Joseph Téchener. L'ancien texte en vers a été publié pour la première fois en 1835 par M. Francisque-Michel, -78- Tinfatigable et savant explorateur de la littéra- ture du moyen-âge; voir VHist. liU. de la France, t. XIX, 767. Quant au roman en prose, voir la BibL des romans, août 1775, p. 188, et Dunlop, Hist. of fiction, 1. 1, p. 218. Voir aussi Fauvriel, Hist, de la litt. provençale, t. II, p. 332 ; de Martonne, dans les Mémoires de la Société des antiquaires, nouv. série, t. VIII, p. 63-87 ; P, Paris, Manuscrits français de la BibL du roi, t. VII, p. 53; la Légende du Saint Gréai, par L. Lang. Munich, 1862 (voir Revue contemporaine, 14 août 1863, p. 622; Tauteur n'a pas'* assez insisté sur le rôle que les évangiles apocryphes ont joué dans la littérature du moyen âge. — « Les romans du Saint Gréai en prose et > en vers, sont d'une lecture monotone et fasti- » dieuse; je puis le dire, car je l'ai subie; ils x> n'en restent pas moins de précieux monuments » de la langue du moyen âge et du goût littéraire X» de nos ancêtres > (L. de Laborde). Merlin le premié (sic) et le second volume (s. L ni d., mais Paris, A. Vérard, 1498), in-fol. mar. 1720 fr. Depuis la vente du prince d'Essling, en 1847 {1,800 fr.) nous n'avons pas noté d'autre adjudi- cation (i) jusqu'en 1878. Consulter le livre de M. de la Villemarqué, (i) Ce catalo^e offrait denz autres éditions de Merlin; celle de la veuve Trappevil et celle de Philippe le Noir, cette dernière est entrée dans la biDliothëque Cigongne, n* x,8o8. — 79 — V Enchanteur Merlin (Myrdhinn)^ son histoire f ses œuvres, son influence. 1847. L'ouvrage d'Ed- gar Quînet, Merlin Venchanteur, est une produc- tion fantaisiste, indigne de toute attention. Tres- san a donné dans la BibL des romans ^yiiM^t 1775» t. I, p. 109-140, une analyse de l'ancien roman, reproduite dans le recueil de ses Œuvres. On connaît très peu en France l'écrit de Fréd. de Schlegel : Geschichte des Zauberer Merlin, inséré dans son Sammlung romani. Dichtungen. Leip- zig, 1804, t. L Observons en passant que les prétendues pro- phéties de Merlin, fabriquées dans les premiers temps de la conquête normande, sont intéres- santes, parce qu'elles proviennent en grande partie des vieilles légendes cymriques. Lancelot du Lac. Paris, Ant. Vérard, 1494, in-fol., riche rel. de Lortic, 6,800 fr. (adjugé 4,400 fr. vente Yéméniz, à M. Quaritch, libraire à Londres). Voir la Biblioth, des romans, octobre 1775, t. I, et l'édition in-40, t. II, p. 249-286 (i) ainsi que la Revue française, n® XV, août 1830. J.-E. Delécliize a donné une longue analyse de ce roman (la Chevalerie, t. II), et Fauriel a parlé (x) Ce {îat nn espagnol, le comte de Villa-Hermosa, qui, dans son enthousiasme pour la Bâlioikèçue des romans^ fit entreprendre à ses frais, chez Didot Taîné, en x;r82, une belle édition in-^', dont il limitait le tirage à 5o exemplaires mais sa mort arrêta l'exécution de ce projet ; il ne fut imprimé que deux volumes et vingt feuilles du troisième ; aies ont été presque entièrement détruites. — 8o — en détail d'un Lancelot provençal. (Hist. litt. dt la France, t. XXII, p. 212-223). Perceval le Gallois. Paris, J. Sainct-Denyi «( J. Longis, 1530, in-fol. mar., ancienne reliure, 2,800 fr. L'exempl. La Vallière, payé 61 fr. en 1784, revendu 4,450 fr. L. Double en 1863. Voir la Bibliothèquf des rontans, novembre 1778. Aitus de Bretaigne. Paris, Alain Lotrian, s. rf., riche rel. de Lortic, 1850 fr. Édition non citée au Manuel; rien n'atteste mieux son extrême rareté. Le comte de Tressan a inséré dans la Bihlio- thique des romans (novembre 1776, p. 28), une analyse de ce roman célèbre en Angleterre où il a été plusieurs fois réimprimé; elle se retrouve dans les Œuvres de cet ingénieux écrivain, 1822, ro vol. in-8''. Gyron le courtoys, Paris, A. Vérard, s. d. (vers 1501), in-fol-, somptueuse rel. de Lortic, 1300 fr. Un autre exempt, ayant appartenu à Girardot dePrefond et ^u duc de Roxburghe (33 1. st. en 1812), 5850 fr. Yéméniz; un autre 2,550 fr, Ciie- deau. L'exempl, Heber, 5 1. 5 sh., était piqué et sali; 1,500 fr. en juin 1S76; un autre exempl, figure au cat. Cigongne. Cette édition, dont un exempl. sur velin se trouve à la bibliothèque nationale; est décrite dans le Catalogue de Van — 8i — Praet, t* IV, p. 44; cette bibliothèque possède aussi divers manuscrits de ce roman n° 6976- 6983. (Voir d'ailleurs la Biblioth. des romans, octobre 1776, t. I, p. 48-96. Meliadus de Leonnoys, Parts, Galliot du Pré, 1528, in-foL, belle rel. de Hagué, en veau fauve, 1,750 fr, Isaie le Triste, Paris, J. Bonfons (s. d.) 4**, mar. Trautz-Bauzonnet, 1,650 fr. n existe d'autres éditions antérieures et plus précieuses; celle de Pans, Galliot du Pré, 1521, in-fol. (un exempl. cat. Cigongne, n® 181 6) fut payé 820 fr. Yéméniz en 1867 et serait bien plus chère aujourd'hui. Voir la Biblioth. des romans, mai 1776, p. 58-90. Cleriadus et Meliadice. Paris, A. Vérard, 1495. in-fol.; très belle reliure de Trautz-Bau- zonnet, 19,100 fr. Exempl. unique, imprimé sur beau velin et orné de 35 miniatures. Ce volume fut découvert en 1850 par P. Jannet, éditeur actif et intel- ligent, créateur de cette charmante Biblio- thèque elzêvirienne qui a remis à la disposition du public un grand nombre d'ouvrages curieux, parfois très rares (i). M. Yéméniz fit à 1,250 fr. l'acquisition de ce précieux volume, lequel fut, en 1867, adjugé à M. Didot au prix de 10,000 (x) Après une assez longue interruption la publication de la Biblio- ikqtté ebuhnricnue se poursuit avec un succà justement mérita grâce aux soins d'un éditeur dévoué, M. Daffis. — 8a — fr. Il manque malheureusement le premier et le dernier feuillet. Il existe d'autres éditions ; celle de Michel le Noir, 15 14, figure au cat. Cigongne, n® 1880. Perceforest. Paris, 1532, 6 tomes en 2 vol. in-fol. riche rel. de Lortic, 1,500 fr. Voir un sujet de ce long roman (dont la Biblio- thèque des romans, (janvier 1776) n'a donné qu'une analyse très incomplète, le savant ouvrage de M. Paulin Paris ; Manuscrits français de la bibL du roi, 7, 143 ; fort inférieur à VAmadis, il offre à profusion des détails de tournois, de l'éru- dition mythologique ; c'est d'ailleurs la plus incohérente de ces compositions qui mêlent toutes les traditions et toutes les légendes ; Alexandre, en revenant de l'Inde, est jeté par une tempête sur les côtes de la Grande-Bretagne dont il donne la souveraineté à son compagnon Bétis. Voir les Mélanges extraits d^une grande bibliothèque, t. XII, p. i, et la Bibliothèque des romans, jSLnwieT 1776, 1. 1, p. 28. Olivier de Castille (s. /. ni d.) in-fol., très-belle rel. de Trautz-Bauzonnet, 20,000 fr. Ce volume fut imprimé par Loys Garbin, de Genève ; il avait été acheté au libraire milanais Tosi, par Téchener qui le céda à M. Léopold Double lequel le fit somptueusement relier ; à la vente de cet amateur qui garda peu de temps la collection peu nombreuse mais très bien choisie qu'il avait Formée, ce précieux volume fut racheté -83- 4,35^ fr. par Téchener, et, en 1865, lorsque les livres que possédait ce libraire, furent abandon- nés aux chances des enchères, il ne dépassa pas 3,605 fr. et il devint la propriété de M. A.-F. Didot, qui en parle dans son catalogue n? 31$. Un autre exempl. cat. Cigongne, n* 1860. Un exempl. (un de ceux-là peut-être) était porté au prix de 24 liv. st. 10 sh. en 1845, sur un catalogue de MM. Payne et Foss. Florimont. Paris, S, Longis, 1528, in-4'*, mar., 1,300 fr. A la 'vente Morel-Vindé en 1823, ce roman très-rare réuni à deux autres ouvrages tout aussi précieux, fut adjugé à 229 fr. ; seul il fut payé 455 fr«> vente de Bure et 1,500 fr., Yéméniz. Voir le cat. Didot, 587. Consulter sur la rédaction primitive en vers de judicieuses observations de M. Paul Meyer, Bibliothèque de VEcole des Chartes, 6« série, tom. II. Les Neuf Preux. Abbeville, Pierre Gérard, 1487, petit in-fol.; somptueuse rel.de Lortic, 3,960 fr. 48 fr. seulement, vente Gaignat en 1764; ces preux sont Hector, César, Charlemagne, etc. Voir la Biblioth. des romans, juillet 1778, t. I, p. 141-166, etédit. in-4**, 1. 1, p. 71-85. Une autre édition des Neuf Preux, Paris, Michel Le Noir, 1507, in-fol., mar., ancienne rel. 1,650 fr. •^84- Les Sept Sages de Rome. Genève^ 1494, in-fol., belle reh de Hagué, 3i35o fr. Il paraît qu'on ne connaît que deux exempl. de cette édition; celui de M.. Didot (voir son cat., n* 320) et celui que possède la bibliothèque de r Arsenal, Exempl. porté au cat, Tross, 1865, n° i66. C'est une des compositions les plus remar- quables du moyen-âge; d'origine orientale, elle a passé dans les divers idiomes de l'Europe ; voir le Manuel du Libraire, III, 294. Nous nous bornerons à indiquer ï Etude sur les différents textes imprimés et manuscrits du roman des Sept Sages par M. Paulin Paris (Bibliophile français, t. IV, p. 69-83), et le volume récem- ment publié par M. Gaston Paris : Deux rédac- tions du roman des Sept Sages. Paris, Didot, 1878, in-8S LVII et 207 p. Les Troys Grans (c'est à savoir : Alexandre, Pompée et Charlemagne (s. /. ni d,) in-4<*, riche rel. de Trautz-Bauzonnèt, 1,530 fr, Exempl. unique de la seule éditi^on connue de ce roman, payé 1,150 fr. vente Yéméniz. Cet exempl. avait appartenu à Tabbé de Rothelin (i). Chacun des troys grans prenant tour à tour la parole, expose les principaux événements de son existence. (z) Bibliographe instruit, connaisseur délieat: le catalogue de sa vente qui eut heu en 1746 (5,o36 articles) mérite d être recherché. ^ " Mf ^ -85- Robert le diable. Lyon^J. CautercU iS45i in-4*, mar. Duru-Chambolle, 2,610 fr. . Nous ne trouvons pas cette édition au Manuel; l'édition àe Paris, J. Bonfons,s. d. (style rajeuni se donnait jadis pour moins de 6 fr., ainsi que le fait observer M. J.-Ch. Brunet; c'est aujourd'hui un livre de grand prix; 210 fr. Es^ing, revendu 490 fr. Double; 600 fr. Yéméniz. Voir sur la légende de Robert le diable, VHisL liiiéf. de la France^ t. XXII, p. 879-887, une notice de M. Ëdelestand du Méril (extrait de la Revue contemporaine, 15 juin 1854, (la Nouvelle Bibliothèque bleue, {Faris, 1842), p. XVIII-XXV, M. Florentin Richomme a inséré un article sur cette légende dans les Annales de philosophie chrétienne, 3® série, t. II, p. 149. L'ancienne rédaction anglaise : Lyfe of Robert the devyll est insérée dans le curieux recueil publié par M.-J. Thoms : Barly prose romances (London, Ï832, 3 vol. in-i6). Hugues Capet. Strasburg, 1500, in-fol., mar. Lortic, 1,400 fr. En allemand. C'est une traduction en prose écrite vers 1440, d'une chanson de geste, com- posée un siècle auparavant et qui a été publiée pour la première fois en 1864, par feu le marquis de La Grange, d'après le seul manuscrit connu. Il n'existe de ce poëme aucune traduction en prose française. La rédaction allemande fut écrite en 1437, à 6 la demande d'Elizabeth, elle a été pluslcura fois : XVI* siècle, Bulow l'a ir Novell. Btich. (Brunswicl Voir aussi Gervinus, t. 1 nique des ducs de Ne M. Francisque-Michel, toi M^lusine. Paris, (s. d mar. Trautz-Bauzonnet, i Une édition allemande {non citée au Manuel), m: Geoffroy à la ^rand dei rel. angl. 1,580 fr; Ce Geoffroy était le sîxi un bel exempl. 16 fr. seul Baudouin de Flandres, riche rel. de Lortic, 6,00c Le héros de ce roman < pris la forme d'une femme il se rend en Palestine, res sonnier des Sarrasins, devi stantinople. Voirla£t6/.i^ p. 88; Dunlop, Hist. o/fi Pierre de Provence, S. 1478), in-fol., mar. Duru, Exempl. complet , le 880 fr., Essling et 1,500 originale d'un roman souve Guerin Mesquin. Lyon, de Lortic, 4,010 fr. -87- Roman de chevalerie dont le héros va aux arbres du soleil et de la lune ; les diables le trans- portent en purgatoire. Voir la BibL des romanSt janvier 1777, t. H, p. 5-81. Bertrand du Guesclin. S. 1. ni d., in-foL, riche rel. de Bauzonnet, x,2oo fr. • A classer parmi lés romans de chevalerie ; de beaux exempl. 70 fr. en 1819 et 120 fr. en 1829. Une autre édition. Lyon, Arnoullet, 1529, in-4% 2,650 fr. Payé 400 fr., Essling. L'Hystoyre du petit Jehan de Saintré. Paris, 151 7, in-fol., riche rel. de Lortic, 3,500 fr. De Tressan a donné une analyse de cette ingé- nieuse composition. Voir la Biblioth. des romans^ janvier 1770, t. II, p. 71 , Ménagiana, L, 137, etc. Jehan de Paris. Lyon (s. d., mais avant 1532), in-4®, 1,900 fr. Voir les Mélanges d'une grande biblioth. 9 t. VIII, p. 279-325; a été traduit en allemand ; Goerres lui a consacré une notice : Deutsche Volksbuch; p. 143, M. A. de Montaiglon, (pré- face de redit, faisant partie de la collection Jannet), a montré quil s'agit du mariage de Charles VIII avec Anne de Bretagne. Les Cent nouvelles nouvelles. Paris, J. Trep- perel, s. d. rel. angl. 1,150 fr. Payé 390 fr., vente Solar. RABELAIS, Gargantua. Lyon, F. Juste, 1537, in-i6, exempl. de M««de Pompadour, 1,200 fr. Al'égard des particularités que présentent i édition et les deux suivantes, consulter les Rei ches de M. J.-Ch, Brunet. Paris, Palier, i Gargantua-Pantagruel. Lyon, F. Juste, i in-i6, rel. de Trautz-Bauzonnet, 2,600 fr. Exempl. payé 695 fr. Sotar et 1,12c L. Double. Gai^antua-Pantagruel. Lyon, E. Dollet, i in-i6, mar. 1,120 fr, Historia di due nobili Amantî. Verutia, s pet. in-S", mar. 1,400 fr. Cette nouvelle est de Luigi da Porto ; c'c récit original des amours de Roméo et Juli Il parait qu'on ne connaît que deux autres e: pies de cette édition. L'hystûire de deux vrays amants par Enec vius. s. 1. ni d., in-S", mar. 1,100 fr. Exemp.Yéméniz 1,000 fr.j le Manuelinà une édition qui diSëre de celle-là. L'auteur dt pape sous le nom de Pie IL Ecrite en latin, 1 histoire obtint un succès qu'attestent de t breuses réimpressions ou des traductions ei verses langues. Thomas Moore apprécie 1 cette production célèbre ; t Tedions and uni resting story ; very false und laboured styl latinity. > Historia del Cavallero Don Polindo. Toi 1526, in-4'', riche rel. de Lortic, 2,999 fr. Ce roman de chevalerie est d'une extr rareté; aucune bibliothèque de Paris ne le -89- sède. Exemplaire payé 80 fr., non relié, à la vente du roi Louis-Philippe; en 1729, réuni à un autre volume tout aussi précieux, il n'avait pas dépassé 11 francs. CERVANTES. Don Quixote, 1608-1615, 2 vol. in-4«. Seconde édition de la première partie et édition originale de la seconde. VICTORII. Varîae lectiones, Florenti», 1553, în-fol., 1,505 fr. Exemp. de Maioli. GASPARINUS, Epistolae, s. d.,in-4\ 1,700 fr. Premier livre imprimé à Paris, en 1470; il s'était jadis payé de 50 à 120 fr., mais en 1857, vente Libri, il était arrivé à 520 fr. PLUTARCHUS. Vitae-Moralia. Lugduni, 1566-1572, 4 vol. in-i2, 2,100 fr. Exempl. de la reine Marguerite de Valois; belle reliure, cause de ce prix élevé. L'Histoire ecclésiastique de Nicéphore, trad.en françois. PariSf 1567, in-fol.. ancienne rel., 1,500 fr. Exempl. de dédicace à Charles IX avec ses armes et sa devise, 1,200 fr. Acquis à 495 fr. vente Pichon. M. Lortic a découvert dans le Traité de la Peste d'Ambr. Paré le nom (on n'aurait pas été l'y chercher) du relieur de Charles IX, Claude Picquet, rue Saint-Jacques. PAULI JOVII, de vita Leonis decimi. Flo- rewtia^ iS49> in-fol., 3850 fr. Ce prix est dû uniquement à ce que cet exem- -90 - plaire, d*une grande beauté, avait appartenu à Grolier, dont il portait le nom et la devise. Le Petit fardelet desTaits. Lyon^ ^4^3) în-fol., 1,400 fr. C'est la traduction française du Fasciculus tetnporum de Werner Rolewinck. On ne connaît, paraît-il, que deux exempl. de cette édition; celui de la bibliothèque Sainte-Ge- neviève, et celui de M. Didot. La Chronique Martinianne de tous les papes. PariSf Ant. Vérard (vers 1503), in-fol. 1,500 fr. Payé 1,450 fr. vente L. Double. Cette chronique est Tœuvre de Martin le Polonais. FLAVIEN JOSEPHE. Lhystoire faicte fran- çoise. PariSy 1530, in-fol. mar., riche rel. Lortîc, 4,020 fr. . Exempl. sur peau vélin ; un autre, incomplet du frontispice et de 2 feuillets, avait été adjugé à iio fr. vente Mac-Carthy. XENOPHONTIS Opéra (grsece). H. SUpha- nus, 1581, in-fol., mar., très-belle rel. ancienne, 6,000 fr. Exempl. de . dédicace au roi d'Angleterre, Jacques I*"^. C'est la seule cause de ce prix très élevé. En condition ordinaire, valeur fort médio- cre. DIODORE Sicilien. Les trois premiers livres. Paris, 1535, in-4<>, mar. Bozerîan, 1,200 fr. Exempl. sur vélin. Il en existe un autre à la. bibliothèque nationale; Van Praet le décrit, — 91 — tom. V, p. 46; il fut acquis en 1824 au prix modique de 72 fr. à la vente Chardin; il n'avait pas dépassé 50 fr. à celle du duc de la Vallière. PROCOPIUS. De bello persico. RoffUB, 1504, în-40, belle rel. du XV« siècle, 6,000 fr. Exempl. de Maioli. FROISSART, Croniques. Parisy A. Vérard, s. d., 4 tomes en 3 vol. in-fol., riche rel., Vérard a publié deux éditions sans date de Froissart; le Manuel les évalue chacune de 400 à 600 fr., prix bien dépassés aujourd'hui ; il ne cite de ventes que d' exempl. sur vélin. MONSTRLET. Parisy A. Vérard, s.d.3 tom. en 2 vol. in-fol., très riche rel.de Lortic,3o,5oofr. Exempl. sur vélin; acheté tSooo fr. en 1862, au libraire Téchener. Trois exempl. sur vélin, y compris celui de la bibliothèque nationale (payé 1800 fr. vente Mac-Carthy en 181 7), sont men- tionnés par Van Praet, Cat. t. V, p. 106, et se- cond Cat.j t. II, p. 63. Le Livre des statuts de Tordre Sainct Michel s. 1. ni d. {PariSf vers 1530) in-4<>, 1350 fr. Exempl, sur vélin, aux armes et au chiffre d'Henri II et avec les insignes de Diane de Poi- tiers, Cette illustre origine explique l'élévation du prix; d'autres exempl. n'ont été portés qu'à 40 et 70 fr. aux ventes d'Ourches et Coste; nous en avons vu un chez MM. Payne et Foss de Londres, qui en demandaient 5 guinées. _ 92 — Valerius Maxihus. Moguntiœ, P. Schoj'ffer; in-fol. mar., rel. anglaise, 2,950 fr. Exeinpl. sur vélin ; on en connaît six ou sept ; un d'etix fut payé 60 1. st. à la vente Sir Mas- tennau Sykes en 1826. VINCENT de Beauvais. Le quart volume. Paris, N.Cousteau, 1531. in-fol., mar., ancienne rel. du XVI* siècle, 1,400 fr. Très bel exempl-, aux armes du comte de Mansfeld. En Angleterre, les livres précieux trouvent dea amateurs non moins passionnés qu'en France et se payent tout aussi cher; l'opulence plus répan- due dans la Grande-Bretagne que chez nous, permet de se livrer à des dépenses devant les- quelles bien des Français reculeraient. VENTE PERKINS [ous regrettons de ne pas posséder les catalogues de quelques ventes récentes, mais du moins nous pouvons mentionner celle de la collection de M. Henry Perkins, juin 1875 (865 articles); il y avait là de splendides ma* nuscrits dont nous ne nous occuperons pas en ce moment, les réservant pour un travail spécial; quant aux imprimés, nous pouvons du moins citer quelques adjudications fort importantes. Biblia Sacra (l'édition imprimée à Mayence entre 1450 et 1455, est connue sous le nom de Mazarine), exempl. sur vélin, 3,400 1. st. — 94 — Ud exempl. sur papier de la même édil 3690 1. st. Biblia Sacra. Moguntia, 1462 {première tion datée, exempl. sur vélin, 780 1. st.; a avoir figaié aux ventes Gaignat, La Vallièi Mac-Carthy (3,200 fr. 4,085 et 4,750 h.) « Angleterre de 126 à 275 1. st. (un exempl. le duc d'Aumale). Biblia (Sine ulla nota, sed Moguntta, Mai tais, circa 1466) mar. Derome, 75 1. st. Biblia. Venttiis, Jensott, 1476, sur vélin, 1. st. (71 1. st. et 168 1. st. dans d'autres vern Collection des classiques latins, miusum, phini. 60 vol. in-4'' mar., armes de Pra 240 1. st. Horie. Ant. Vérard {Paris, 1488). Sur v très bel exempl. 225 1. st. (5,792 fr.50 c.) 168 feuillets de 2g lignes à la page pU Le Manuel en mentionne un autre de 162 f< lets et 20 lignes. Missale secundum ritum Augustensis Ecck Dilingae. 1555, exempl. sur véUn (inconnu à Praet), 180 1. st. Missale... dictum Mozarabes (et Breviari 1500-1506, 295 1. st. Exempl., payé 2,i4( Gaignat ; Mac-Carthy retiré à i ,020 fr. (il NatoMoii'nn eiempliire de la primitre «diSom Bible MDXIOCV fnl jayé vk liv. iC. (ta.i» It.) qnoiqai — 95 — Le Manuel, après avoir cité quelques autres ventes, notamment Hibbert, 64 1. st., ajoute : < ces deux volumes n'auraient sans doute pas le même prix à présent. » On voit, au contraire, qu'ils ont très grandement augmenté de valeur. Missale Romanum. Romae. 1496, exempl. de dédicace au pape Alexandre VI, sur vélin, 375 1. st.: ni Panzer, ni Van Praet n'ont connu ce beau livre. Missale ad usum Ecclesiœ Sarisburiensis. Pûh risiiSf Prévost^ 1527, exempl. sur vélin, 95 1. st. A cette époque et quelques instants avant que la Réforme ne se fut propagée en Angleterre, les imprimeurs français exécutaient des livres de liturgie à Tusage des églises britanniques; la t3rpographie rouennaise travailla avec activité à cet égard. Voir le Manuel du Libraire t. III, 767 et le BibL Manual de Lowndes. Institution d'un prince chrestien, par Talpin. PariSy 1563, in-8® exempl. aux armes d'Anne- d'Autriche. 109 l. st. Ce prix, pour un livre de nulle valeur en condition ordinaire, nous paraît tel- lement élevé que nous serions tentés de supposer une erreur de copiste sur notre priced catalogue. Psalterium secundum consuctudinem Ord. Carthusiensium, 15 19 ; exempl. sur vélin, (ni Pan- zer, ni Brunet ne l'ont connu.) 74 1. st. Cérémonies et coutumes religieuses. 1723-26, II vol. in-fol. gr. pap. mar. Derome, 98 l. st.; exempl. payé 72 1. st. vente Dent. VENTE PAYNE Jous venons de Tecevoir le priced catalogue d'une vente peu considérable, mais fort remarquable au point de vue de la rareté des livres qui la composaient ; elle a eu lieu à Londres, au mois d'avril dernier. Les ouvrages exposés aux enchères provenaient du cabinet d'un libraire fort connu, M. Payne, dont le nom, associé à celui de M. Foss, a été pendant fort longtemps célèbre parmi quiconque en Europe, s'occupe de livres précieux, M. J.-T. Payne avait meni du o Holl haut cond tion M ninst il n' légio réseï un g sage: était meni mètr plus. l'iS. Mtn- — 99 — Citons quelques exemples, et, pour plus de clarté, convertissons en francs les chiffres indi- qués en livres sterling. De même que tous les amateurs délicats et judicieux, M. Payne était passionné pour les chefs-d'œuvre de la typographie elzévirienne; nous trouvons chez lui : Caesar, 1635, maroquin, 552 fr. 50. (Exemplaire Renouard, adjugé 59 fr. en 1854; Renouard l'indique comme le plus bel exempl . connu), après celui de la bibliothèque du roi, acheté chez Gouttard en 1780. Commines, 1648, mar. bleu, 1,222 fr. 20; Boc- cace, Decamerone, 1656, non rogné mais taché, 2,185 fr. Tite-Live, 1678, non rogné et dérelié, 567 fr. (acheté par le duc d'Aumale) ; Virgile, 1626, mar. bleu, Derome, 1,260 fr.; A Kempis, De Imitatione, mar., rel. ancienne, 705 fr. 60; L'Ecole de Saler ne, 1651, vélin de Hollande, 820 fr. M. Payne partageait l'enthousiasme qu'inspi- rèrent aujourd'hui les livres ayant appartenu à des bibliophiles célèbres, les volumes habillés par des relieurs en renom ; .Sginnazarius, Aldus, 1535; exempl. de Grolier, 2,242 fr. 80. Le Manuel le cite comme adjugé à 13 liv. st. vente Dent en 1827, et vendu depuis 2,700 fr. à M. L. Double; Vita di M. Aurelio imperadore,. exempl, de — 100 — Demetrio. Canevarî, médecin du papeUrbain VIII, 441 fr. Méditations de l'amour de Dieu. 1587, pet. in-8®, aux armes de Henri III, avec la devise : Spes mea Deus, 2,500 fr. Bossuet, Exposition de la doctrine catholique. x686, pet. in-i2, mar. bleu, exempl. de Longe- pierre, 3,^00 fr. ; Officium B. Marias Virgînis. Antuerpiœ, Plan- tinuSf 1573, în-4®; belle reliure aux armes du président J.-A. De Thou, 4.536 fr. (180 liv. st.) Le catalogue très-mal rédigé de la vente Soubise, en 1789, indique cet Officium, 1575, în-8«, payé 8 livres, n«586. Un vol. in-i2, sans valeur aucune en condition ordinaire. Réflexion des Saints Pères, 1708, est arrivé au prix de 604 fr. 80, grâce à une reliure de Padeloup. Terminons en mentionnant un incunable : Thomas de Aquino de articulis Fidei, pet. in-4**, 14 feuillets, livret imprimé avec les mêmes caractères que le Durandi Rationale, exécuté à Mayence, en 1459, mais que l'imperfection de la justification donne lieu de regarder comme. plus ancien; 2,167 fr. 20 (86 liv. st.); le Manuel du libraire indique deux adjudications à 2 liv. st. 6 et à 4 1. 14. FIN. ■^ ^.IMI- I Iftil- N J THE BORROWER WILL M CHARCHED AN OVCRDUE FEE IF THI8 BOOK IS NOT RETURNED TO THE UBRARY ON OR BEFORE THE LA8T DATE STAMPEO BELOW. NON-RECEIPT OF OVERDUE NOTICES DOES NOT EXEMPT THE BORROWER FROM OVERDUE FEES.